france France "Personne n'est mort" : les propos du maire de Mazan suscitent un tollé dans le monde entier
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    Klaqos
    4 hours ago 100%

    Difficile de faire pire que la mort. Mais c'était pas le moment de relativiser Louis, même pour défendre ta commune dans les médias.

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  • france France Les images du déchaînement de violences subi par un homme dans un commissariat parisien
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    Klaqos
    5 hours ago 100%

    TLDR ; 4 policiers tabassent un gars allant jusqu'à lui casser le bras tout en étant filmé en partie par leur propre caméra de surveillance, le tout avec la passivité de leurs collègues

    Ne regardez pas la vidéo si vous souhaitez ne pas être en colère. Le dernier policier est d'une violence inconcevable pour un fonctionnaire.

    Personne n'a été condamné jusqu'à aujourd'hui, sauf la personne victime de violence.

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  • france
    France Klaqos 5 hours ago 100%
    Les images du déchaînement de violences subi par un homme dans un commissariat parisien www.liberation.fr

    Avant-bras fracturé par un coup de matraque, coup de clé dans l’arcade sourcilière, hématomes sur tout le corps… Mario (1), 42 ans, a subi de graves violences entre les murs du commissariat des Ve et VIe arrondissements de Paris, dans la nuit du 24 au 25 juillet. Libération révèle les images issues des caméras de vidéosurveillance des locaux de police (voir la vidéo ci-dessous). Elles montrent les coups portés par deux policiers du commissariat et la passivité de leurs collègues présents, voire les rires de certains. La procédure menée sur ces faits permet également de découvrir que des agents ont menti pour couvrir l’un de leurs collègues. Ce soir-là, Mario, de nationalité péruvienne, est conduit dans les locaux de police à 23 heures. Il a été interpellé dans la soirée pour outrage lors d’un contrôle d’identité réalisé par des gendarmes mobilisés pour la sécurisation des Jeux olympiques. A un militaire qui lui demande d’écarter les jambes, l’homme est accusé d’avoir rétorqué : «C’est ta mère qui écarte les jambes et que je baise, fils de pute.» A son arrivée au commissariat, un agent relève son taux d’alcool (1,08 mg /litre d’air expiré à 23 h 10), puis le gardien de la paix Maxime D. s’approche de lui pour commencer la fouille. Cette scène est visible sur les caméras de vidéosurveillance du commissariat. Sans attendre que Mario commence à enlever ses affaires, Maxime D. lui fait une clé de bras et le frappe une fois au visage. Des agents, présents autour, semblent s’amuser de la situation. Quelques instants plus tard, Maxime D. est rejoint par deux collègues, Alexis L. et Clément B. Ensemble, ils conduisent Mario dans une petite salle sans caméra pour continuer la fouille. «L’un d’eux est devenu fou, parce que je ne voulais pas enlever mes lacets de baskets, je préférais enlever les baskets tout simplement», explique Mario, bras toujours dans le plâtre quand on le rencontre courant septembre dans l’Est parisien, près de l’hôpital Saint-Antoine où il a un rendez-vous de suivi. L’homme, qui travaille parfois comme cuisinier, se remémore avoir reçu des coups au visage, puis que Maxime D. a sorti sa matraque télescopique et l’a frappé sur le ventre, sur l’épaule et au niveau de la tête. «Si je ne m’étais pas protégé la tête avec mes bras, je serais mort. J’ai déjà eu deux hémorragies cérébrales [par le passé], j’ai une fragilité», poursuit Mario, en montrant la cicatrice qui parcourt son crâne, sous ses cheveux bruns, de la base au sommet. Les quatre hommes passent un peu moins de cinq minutes dans cette pièce. Mario est torse nu quand il en sort, marques de coups visibles sur son corps. On voit ensuite les trois agents le conduire dans une cellule de garde à vue. Au moment de refermer la porte, Maxime D. le frappe au visage avec une clé qu’il tient dans sa main, lui ouvrant l’arcade sourcilière. Il est 23 h 15 quand il referme la porte. Dans le couloir, les agents rient et semblent discuter du bras de Mario, déformé par le coup de matraque. Dans sa cellule, le quadragénaire perd beaucoup de sang et craint, une nouvelle fois, de mourir. «Je vois plein de sang et je pense encore à ma tête, se remémore-t-il. Je me suis dit que je suis en train de crever.» L’homme sollicite plusieurs fois l’intervention d’un médecin et, désespéré, inscrit avec son sang «aidez-moi» sur un mur. «Je voulais qu’on sache que j’ai appelé à l’aide avant de mourir», explique-t-il. A 00 h 19, il est sorti de sa cellule, le visage en sang et visiblement très affaibli, pour être examiné par un médecin. Ce dernier estime que son état n’est pas compatible avec un maintien en garde à vue et demande qu’il soit hospitalisé car son bras est sûrement cassé. Ce diagnostic sera confirmé dans la nuit après une radio. Le compte rendu indique qu’il s’agit d’une fracture de l’ulna, l’un des os de l’avant-bras, ou «nightstick fracture». Un terme médical décrivant une blessure typique d’une personne se protégeant la tête d’un coup de matraque («nightstick» en étant la traduction anglaise). Avant d’être conduit à l’hôpital, Mario est installé sur une chaise, dans une salle proche des cellules de garde à vue, où discutent plusieurs agents. Ses blessures sont parfaitement visibles. Matthieu D., un autre policier du commissariat, s’approche de lui. Les paroles échangées entre les deux hommes ne sont pas audibles. «Il me dit que dans mon pays je serais déjà mort, je lui ai répondu que j’étais né en France et là, il m’a hurlé de fermer ma gueule», se rappelle Mario. En audition, un réserviste de la police présent dans la salle à ce moment-là expliquera que Matthieu D. a «pété un câble» quand il a appris que Mario devait bénéficier de soins : «Il s’est énervé dès qu’il a appris qu’on devait le conduire à l’hôpital.» Matthieu D. affirme pour sa part avoir été insulté. Pendant deux minutes, les vidéos permettent de le voir s’acharner sur Mario, qui reste totalement passif et s’efforce de protéger sa tête avec son bras encore valide. Matthieu D. lui donne en tout onze coups, dont plusieurs à la tête. Autour de lui, les agents rigolent de la situation et le laissent faire. A un instant, l’un d’eux le retient mollement, puis s’écarte. Après cette série de coups, Matthieu D. continue d’intimider physiquement l’homme blessé, le menaçant de frapper à nouveau. Mario est finalement conduit à l’hôpital où ses blessures sont constatées et évaluées à trente jours d’incapacité totale de travail (ITT). Il porte plainte dès le lendemain. Le parquet de Paris saisit alors l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) pour enquêter sur les faits dénoncés par Mario. «Je reconnais avoir fait de fausses déclarations» Pour tenter de justifier ses coups dans la salle de fouille, Maxime D. va, dans la nuit, lui aussi porter plainte. Contre Mario. «Il est venu vers moi pour me donner un coup de tête, affirme l’agent de 25 ans. Je l’ai donc repoussé avec mes bras au niveau de son torse. Il s’est mis en garde, nous l’avons donc emmené au sol.» Le policier n’évoque aucun coup de matraque porté à Mario. Alexis L. et Clément B., présents avec lui dans cette pièce, vont venir appuyer la version de leur collègue. «L’individu a tenté de lui mettre un coup de tête sans le toucher, dit le premier dans une audition. Maxime l’a repoussé et l’individu est tombé de côté sur le banc de la cellule de fouille.» Même chose pour le second : «Il s’avance vers mon collègue Maxime en faisant comme s’il allait lui donner un coup de boule. Le collègue se protège et l’individu fait un pas en arrière et se met en garde.» Mais, fait rare dans les affaires de violences policières, Alexis L. revient finalement sur cette version des faits et avoue avoir menti pour couvrir son collègue. Face à l’IGPN, il décrit des claques d’abord données par Maxime D., puis les coups de matraque télescopique. A un enquêteur qui lui demande s’il comprend pourquoi son collègue a porté plainte contre Mario, il répond : «[Maxime D.] m’a dit que c’était pour se couvrir.» Et ajoute : «Il est venu me parler de ce qu’il avait dit dans sa plainte et on s’est mis d’accord pour que mes déclarations soient cohérentes avec les siennes.» Confronté à la déclaration de son collègue, Clément B. avoue lui aussi avoir menti : «Je reconnais en effet, en voulant me caler sur les déclarations de [Maxime D.] dans sa plainte, avoir fait de fausses déclarations. Mais je n’avais pas les idées claires, vraiment.» Questionné sur sa passivité face aux violences commises par ses collègues, Alexis L. relate la pression qu’exercent ceux-ci pour se couvrir mutuellement, quoi qu’il arrive. « Vous aviez la possibilité de le stopper dans sa violence, pourquoi ne pas le faire ? — Je craignais qu’on puisse me le reprocher au sein de la brigade. — Reprocher quoi ? — D’être faible, de ne pas soutenir les collègues.» Placé en garde à vue le 7 août, Maxime D. tente de justifier ses coups par le comportement de Mario. «Je travaille la nuit, j’ai l’habitude des gens alcoolisés, je sais qu’on peut leur parler pendant des heures, ils ne feront pas ce qu’on leur demande», dit-il alors qu’on l’interroge sur la clé de bras. Et le coup au visage ? «Je lui ai mis une claque parce qu’il ne voulait pas lâcher son collier.» Puis, questionné sur ce qui s’est passé dans la salle de fouille, il répète sa version mensongère, avant d’être confronté à l’examen médical et aux déclarations de son collègue Alexis L. L’agent est coincé. «J’ai omis certains détails sans vouloir les cacher, notamment les coups de BTD [matraque télescopique, ndlr]», tente-t-il alors. Et concernant la concertation des trois agents pour livrer une version qui lui est favorable, il élude : «Je ne suis pas en mesure de vous dire si j’ai eu cette discussion avec eux.» «Je ne savais pas quoi faire» Egalement placé en garde à vue, Matthieu D., 32 ans, qui a servi cinq ans dans l’armée avant de devenir policier, assure ne pas avoir vu l’état dans lequel se trouvait Mario au moment où il s’est acharné sur lui. «Je ne voyais que son visage, j’étais dans un effet tunnel, je ne voyais plus rien.» Confronté aux images, l’agent dit «regretter» sa violence. «Je n’ai jamais pété les plombs comme cela, affirme-t-il. J’aurais plutôt tendance à essayer d’obtenir la paix sociale et de régler les choses calmement.» Plusieurs des policiers présents sont également auditionnés et questionnés sur leur absence de réaction face aux coups, et pour certains leurs rires. Comme Tom R. : «J’étais l’un des plus jeunes, je vois que mes collègues n’interviennent pas, je ne me sentais pas l’autorité et la capacité pour le faire.» Et d’ajouter que «le rire, c’est la seule réaction que j’ai eue, je ne savais pas quoi faire». Contactée à propos des mesures prises à la suite de cette affaire, la préfecture de police de Paris indique seulement qu’une enquête administrative est en cours. May Sarah Vogelhut, l’avocate de Maxime D., et Jérôme Andrei, qui défend Matthieu D., n’ont pas répondu à nos questions. Ces deux agents seront jugés le 29 octobre pour violences volontaires ayant entraîné une ITT supérieure à huit jours par personne dépositaire de l’autorité publique, comme l’avait révélé France Info en août. Dans l’attente de cette audience, un contrôle judiciaire leur interdit d’exercer la profession de policier. L’enquête contre Mario pour violences a été classée sans suite. Il a été condamné pour l’outrage par la procédure simplifiée d’ordonnance pénale à 250 euros d’amende. Mario assure que ce n’est pas la première fois qu’il subit des violences de la part de policiers. «Ils profitent du fait que je sois bourré pour me frapper, me maltraiter, c’est comme ça qu’ils se comportent avec les gens qui ont des problèmes psychologiques ou d’addictions.» Par peur d’être de nouveau face aux policiers qui l’ont frappé, sans avocat à ses côtés, il ne sait pas encore s’il aura le courage de venir témoigner au procès.

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    forumlibre Forum Libre Constituer un réseau pluriel d’informations
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    Klaqos
    7 hours ago 100%

    Il y a à attendre ce que la société civile est en capacité de proposer, ce qui explique généralement la faiblesse des sujets.

    En l'occurrence sur le dégroupage des réseaux sociaux c'est plus précisément le lien avec une ONG : https://cnnumerique.fr/paroles-de/reseaux-sociaux-explorer-lopportunite-du-degroupage-un-echange-avec-maria-luisa-stasi

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  • monde Monde Narco-capitalisme (1/6) : Là où tout commença…
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    Klaqos
    8 hours ago 100%

    Géographies en mouvement était à l’origine un blog hébergé par le quotidien Libération, animé principalement par Gilles Fumey et Manouk Borzakian. Depuis décembre 2020, avec une équipe élargie, il vole de ses propres ailes – et la majorité des textes sont relayés sur Mediapart.

    https://geographiesenmouvement.com/

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  • forumlibre Forum Libre [Jeudi Tech] Posez toutes vos questions !
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    Klaqos
    8 hours ago 100%

    J'aimerais bien avoir un téléphone dégooglé, j'ai cru comprendre que certaines galères avec des appli devenues inévitables (genre les bancaires), aussi je me demande si y'aurait pas possibilité d'avoir une partition sur le tél avec un côté Android et un côté Root..

    Des personnes ont des infos si c'est t possible et quel téléphone privilégié ?

    Merci à vous !

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  • forumlibre Forum Libre [Fil quotidien] Discussion du jour 19-09-2024
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    france France Les conséquences de l'abandon du vote barrage
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    Klaqos
    23 hours ago 100%

    C'est le problème à voir les choix comme bien / mal. Ça voudrait dire que ce qui est différent de mon opinion = ce qui est mal. Alors que c'est juste différent.

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  • europe Europe En Angleterre et au Pays de Galles, des « zones tampons » vont être mises en place autour des cliniques d’avortement
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    france France SNCF - Vous avez maintenant 15 minutes maximum pour vous asseoir !
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    1 day ago 90%

    Excusez-moi mais vous êtes assis à ma place. Oui je sais il y en a d'autres de libres que je pourrais prendre mais je n'en ai pas envie. Pourquoi j'en ai pas envie ? Parce que je n'ai pas envie de me dire qu'au prochain arrêt une autre personne me demande de me déplacer car j'occupe sa place. Comprenez que j'aime pas trop occuper la place de quelqu'un d'autre quand j'ai une place désignée. D'autant plus que ce malaise auquel je risque de faire face est une source de stress pour moi à chaque arrêt, interrompant les rêveries que je kiffe avoir quand je ballote dans le train.

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  • forumlibre Forum Libre [Fil quotidien] Discussion du jour 18-09-2024
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    1 day ago 100%

    En deux heures tu demandes à un voisin, tu lui paies une pizza. Solution bis tu récupères un diable a un commerce à proximité en disant que t'es désoléééé, ça peut marcher

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  • monde Monde Il se passe quoi avec Neil Gaiman ?
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    2 days ago 100%

    Franchement si un jour j'apprends que Terry Pratchett était pareil, c'est un bout de mon adolescence qui finit de s'effondrer.

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  • france France Denis Baranger, constitutionnaliste : « L’irresponsabilité politique du président pose désormais un problème sérieux »
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    2 days ago 100%

    Pourtant c'est bien un parti unique qui gouverne quand on a un fait majoritaire en Vème République.

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  • france France Inoxtag et l’Everest : le “dépassement de soi” est-il de droite ?
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    2 days ago 100%

    La rhétorique réactionnaire pointée par Albert O. Hirschmann montre effectivement que les hommes de droite n'évoluent pas. Quand il y forme de subversion, c'est toujours au service d'un fond de conservatisme. La méthode bouge, l'objectif reste le même.

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  • france France Denis Baranger, constitutionnaliste : « L’irresponsabilité politique du président pose désormais un problème sérieux »
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    Klaqos
    2 days ago 100%

    Ça peut tellement être le rôle d'un parti que certaines idéologies font du Parti une instance décisionnaire d'un État. Par exemple la Chine avec le PCC, l'Argentine pré-Milei avec le péronisme) etc.

    Un parti porte une proposition politique mais pas que, sa manière même d'exister et son fonctionnement révèle aussi en germes son horizon et sa manière d'appréhender le pouvoir. Ce n'est pas pour rien qu'on a parlé de césarisme à propos de Macron par exemple.

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  • france France Inoxtag et l’Everest : le “dépassement de soi” est-il de droite ?
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    Klaqos
    2 days ago 100%

    Carrément. Ça permet complètement de s'intégrer en tant que terreau de valeurs dans l'extrême-violence du marché du travail japonais et la promotion d'un traditionalisme identitaire d'extrême-droite caractérisant cette société.

    D'ailleurs, sur ce genre d'emphase viriliste, du sacrifice de soi-même etc.. mon grand kiff restera les foutage de gueule du faussement patriotard Starship Troopers de Verhoeven et son pendant littéraire pseudo nazifiant Rêve de fer de Spinrad.

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  • forumlibre Forum Libre Compte rendu du camp CHATONS 2024
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    Klaqos
    2 days ago 100%

    Super ça donne envie de s'intéresser à ces domaines.

    Plus ça me fait découvrir le concept de tout-doux-cratie.

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  • france
    France Klaqos 2 days ago 100%
    Super-héritages : le jackpot fiscal des ultra-riches www.oxfamfrance.org

    C'est le [rapport](https://www.oxfamfrance.org/app/uploads/2024/09/Oxfam_rapport-sous-embargo-17-sept-2024_Super-heritages-le-jackpot-des-super-riches_sous-embargo.pdf) d'Oxfam France de la rentrée, ci-dessous la synthèse. Tandis que 80% des Français∙es ne reçoivent aucune donation du vivant et que parmi celles et ceux qui héritent, 9 sur 10 touchent moins de 100 000€ au cours de leur vie, Oxfam France publie un nouveau rapport alertant sur l’émergence d’une minorité d’ultra-riches touchant des super-héritages insuffisamment taxés. Ce rapport montre notamment que le top 0,1% des héritiers ne paye qu’environ 10% de droits de succession – contre 45% en théorie – et met en lumière un système de taxation des successions opaque et inadapté. Super-héritages : les chiffres-clés Les super-héritier∙es français∙es, soit le top 0,1% des héritier∙es, reçoivent environ 13 millions d’euros – soit 180 fois l’héritage médian – et ne paient, en moyenne, que 10% d’impôt dessus. Dans les 30 prochaines années, 25 milliardaires français transmettront à leurs héritier∙es plus de 460 milliards d’euros de super-héritages sur lesquels l’Etat risque de perdre 160 milliards en raison des niches fiscales existantes, si rien n’est fait. Les parents fortunés peuvent transmettre plus d’un demi-million d’euros tous les 15 ans à leurs héritier∙es sans payer le moindre impôt. 7 des 9 Français∙es devenu∙es milliardaires en 2024 sont des super-héritier∙es. Près de 60% des Français se montrent favorables à une taxation plus forte des héritages les plus élevés (sondage réalisé par Verian pour Oxfam France). En France, l’héritage est un profond facteur d’inégalités. La nouvelle étude d’Oxfam révèle que 7 des 9 Français∙es devenu∙es milliardaires en 2024 sont des super-héritier∙es, et qu’un quart des milliardaires du pays est issu des 3 mêmes familles. Tandis que près de la moitié de la population n’hérite pas ou de très peu, le top 1% des héritier∙es d’une génération reçoit en moyenne plus de 4,2 millions d’euros net, et le top 0,1% reçoit environ… 13 millions d’euros, soit 180 fois l’héritage médian ! Niches fiscales, abattements : des super-héritier∙es largement favorisés par la fiscalité Si en théorie les super-héritages devraient se voir appliquer un taux marginal de 45% au-delà de 1,8 million d’euros, il a été estimé que le top 0,1% de ces super-héritier∙es ne s’acquittent en moyenne que d’à peine 10% de droits de succession grâce aux diverses niches fiscales et exemptions existantes. Le pacte Dutreil est un cas emblématique de niche fiscale bénéficiant aux super-héritier∙es. Il permet, sous conditions, d’exonérer 75% de la transmission des parts ou d’actions de certaines entreprises. Si le coût de cette niche fiscale est officiellement estimé à 500 millions d’euros environ par les pouvoirs publics, cette évaluation est contredite par le Conseil d’Analyse Économique qui chiffre plutôt son coût annuel pour les finances publiques à jusqu’à 3 milliards d’euros. Dans son rapport, Oxfam a calculé que, dans les 30 prochaines années, les 25 milliardaires français de plus de 70 ans transmettront à leurs héritier∙es plus de 460 milliards d’euros, sur lesquels l’Etat risque de perdre 160 milliards d’euros si les niches fiscales et exemptions actuelles sont maintenues. Une somme colossale qui représenterait un chèque de près de 7000€ pour chaque personne atteignant la majorité dans les trois prochaines décennies, soit le coût moyen d’une année d’études supérieures en France. Une fiscalité inadaptée à la diversité des structures familiales actuelles Le système français de taxation des successions présente aujourd’hui de grandes disparités en fonction du lien de parenté officiel avec le donateur. Car si le taux moyen d’imposition est de 5% en ligne directe (grands-parents ou parents et enfants) avec un abattement de 100 000 euros, il explose dès que l’on sort du premier cercle familial. Par exemple, si l’héritage provient d’une tante ou d’un oncle, l’abattement chute à 7 967 euros et le taux de taxation s’envole à 55%. Ainsi, tandis que les super-héritages passent sous les radars de l’imposition, certaines petites transmissions payent injustement le prix fort. Nos recommandations pour réformer la fiscalité des super-héritages Pour une fiscalité de l’héritage plus juste, Oxfam France appelle à : Réformer le système de taxation pour le rendre plus clair, lisible et transparent En finir avec les exonérations et niches fiscales inutiles en supprimant et/ou en réformant les niches fiscales permettant aux super-héritages d’échapper à l’impôt, à commencer par l’assurance-vie et le Pacte Dutreil. Mettre en place un barème plus progressif qui cible les super-héritages avec un abattement unique et la suppression du cumul des abattements. Repenser le système de taxation des successions pour répondre aux enjeux climatiques.

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    france France Denis Baranger, constitutionnaliste : « L’irresponsabilité politique du président pose désormais un problème sérieux »
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    2 days ago 90%

    Dommage que la seule proposition de VIème Rép émerge d'un camp dont la gestion interne rappelle cruellement les défauts de l'actuelle Vème (centralisme des décisions, culte du chef, garde rapprochée, ligne politique marquée).

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    2 days ago 100%

    Sais pas si c'est fait exprès mais un petit air de meme awkward monkey sur le choix de la photo.

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    Klaqos
    2 days ago 100%

    La dissolution du 9 juin a suscité une incompréhension qui s’est étendue jusqu’à la majorité qu’on disait alors « présidentielle ». Ses mobiles ont semblé obscurs, hormis peut-être pour son auteur même. Cette décision a d’autant plus perturbé l’opinion qu’elle venait d’un organe, le président de la République, dont la responsabilité politique ne peut pas être engagée. Ce que nous avons vu, à cette occasion, c’est qu’un acteur constitutionnellement irresponsable paraît perdre la capacité à justifier ses actions, pour ne pas dire qu’il en perd jusqu’au souci.

    Longtemps tolérée du fait de son élection au suffrage universel direct, l’irresponsabilité politique du président, qui n’est pas véritablement limitée par le mécanisme de destitution de l’article 68 de la Constitution, pose donc désormais un problème sérieux, rendu plus aigu encore par l’ambivalence des prises de position du chef de l’Etat.

    De sa lettre aux Français, en juillet, à ses interventions visant à justifier les « consultations » pour le choix d’un nouveau premier ministre, le président a insisté sur sa fonction de « protecteur de l’intérêt supérieur de la Nation et garant des institutions ». Passons sur le fait, souvent remarqué, que la phase de crise par laquelle sont passées nos institutions procède de sa propre décision de dissoudre l’Assemblée nationale. Quoi qu’il en soit, ce rôle de garant des institutions et de la continuité nationale supposerait, pour lui, d’occuper la place d’un pouvoir neutre, à l’image des monarques constitutionnels d’antan ou des présidents de nos précédentes républiques.

    Or, le président n’a cessé d’agir en véritable chef de l’exécutif, appuyant lui-même certains choix politiques, par exemple, la vente des Rafale à la Serbie, ou en désavouant d’autres, par exemple s’agissant d’écarter le nom de Lucie Castets au motif qu’elle serait immédiatement censurée par l’Assemblée. Cette ambivalence pose un problème institutionnel. On ne peut guère être à la fois un pouvoir neutre et un acteur engagé.

    Décisions suspectes Par ailleurs, le résultat des élections législatives de juin-juillet a eu pour effet de communiquer ce caractère d’irresponsabilité au gouvernement Attal qui, après sa démission, est resté en fonction pour gérer les affaires dites « courantes ». Cette expression désigne la limitation des pouvoirs d’un gouvernement démissionnaire. C’est le juge administratif qui en fixe le périmètre, par une jurisprudence cohérente mais inévitablement casuiste. Dire qu’un gouvernement expédie les affaires courantes ne délimite donc pas un périmètre clair de compétences.

    Certes, le gouvernement actuel n’a pas déposé, par exemple, de projets de lois, ni pris l’initiative de politiques nouvelles, mais il a par ailleurs gouverné de manière active : pilotage des Jeux olympiques, mesures individuelles, prises de position à l’étranger du ministre des armées sur la politique de défense, préparation de la rentrée scolaire… La notion d’affaires courantes n’est donc pas très éclairante du point de vue du domaine des pouvoirs exercés. Plus grave encore : la référence aux affaires courantes ne dit rien de la légitimité du gouvernement concerné. Etre démissionnaire ne suffit pas à un gouvernement pour rester en fonction plus que le strict nécessaire. Que dire d’un gouvernement qui aura, dans sa phase démissionnaire, duré pratiquement deux mois ?

    Dès lors, que le gouvernement ait gouverné bien ou mal, trop ou trop peu, toutes ses décisions ont été suspectes. Comme le montre la discussion sur le futur budget, qu’il fallait inévitablement commencer à préparer, le problème n’est pas celui de la sphère de ses attributions, mais de la source de son autorité. La responsabilité du gouvernement devant le Parlement ne pouvait pas être engagée puisqu’il était démissionnaire : on n’aurait pas pu le faire tomber par un vote de défiance, puisqu’il était déjà censé avoir perdu le pouvoir.

    Au mieux, et il faut s’en féliciter, certains ministres ont-ils pu être auditionnés, comme le furent Bruno Le Maire et Thomas Cazenave devant la commission des finances de l’Assemblée nationale. Faute de confiance parlementaire, le gouvernement démissionnaire ne reste en fonction que… parce qu’il est démissionnaire, ce qui est une bien faible assise.

    Confiance insuffisante Avec la nomination de Michel Barnier comme premier ministre, le pays n’est pas pour autant sorti de cette phase de pouvoir irresponsable. Il faudra pour cela que le premier ministre et son futur gouvernement jouissent de la confiance de l’Assemblée nationale. On ne le saura qu’au début de la nouvelle session, le 1er octobre. M. Barnier ne peut se réclamer, pour le moment, que de l’investiture présidentielle, et donc d’une légitimité réduite. Le président l’a bel et bien nommé, lui et pas un ou une autre, au terme d’une longue phase de réflexion et à la suite de la mise à l’écart d’autres candidats.

    Le président a donc fait un choix, comme l’y autorisait la formule laconique de l’article 8 de la Constitution – le président « nomme le premier ministre ». Dans le même temps, on sait bien que ce choix n’est pas celui qu’il aurait effectué s’il avait bénéficié d’une majorité pour le soutenir à l’Assemblée nationale. Gouvernement de confiance présidentielle, donc, mais de confiance présidentielle faible ou du moins insuffisante.

    Notre pays aura donc connu un long été d’irresponsabilité exécutive. Or, un pouvoir exécutif irresponsable est de toute nécessité un pouvoir faible. Dans le parlementarisme moderne, l’engagement de la responsabilité politique devant le Parlement n’est pas seulement l’outil qui permet de démettre un gouvernement. Son rôle est avant tout positif. L’exécutif en reçoit son autorité. Du moment qu’il a trouvé sa majorité, un gouvernement responsable est un gouvernement fort. Un pouvoir exécutif irresponsable, en revanche, est condamné à demeurer fragile.

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  • forumlibre Forum Libre [Fil quotidien] Discussion du jour 17-09-2024
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    france France Inoxtag et l’Everest : le “dépassement de soi” est-il de droite ?
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    Klaqos
    2 days ago 100%

    C'est justement l'objet du post. Se dépasser est une vision hégémonique aujourd'hui en matière de représentation, on dit que c'est de droite parce qu'elle coïncide parfaitement avec les attendus du capitalisme : célébration de l'individualité, recherche de profit, accumulation de compétences pour du toujours plus sans rien derrière.

    On peut même pousser l'idée et l'illustrer en faisant de ces discours d'inspiration, de reprise en main, la poursuite contemporaine de la théorie de la prédestination protestante en lien avec l'essor du capitalisme chez Max Weber (éthique protestante et esprit du capitalisme). Le journaliste parle d'Ulysse alors qu'il fait la retape tout au long d'un self made man très classique qui a capitalisé son public comme n'importe quelle ressource économique.

    Ton moi d'hier peut être très bien, celui d'aujourd'hui sera différent, dire mieux c'est partir du principe que le vécu enrichit forcément. Ensuite l'apprentissage est précieux mais il n'empêche pas forcément de devenir violent, de devenir aigri, de devenir mesquin etc, tout ça c'est un travail qui ne s'achève jamais (d'où d'ailleurs l'importance des rites dans les religion qui rappellent sans cesse la place des humains par rapport a(ux) Dieu(x)).

    Par exemple, je peux dire que mon moi de quand j'avais 4 ans était au top : pas encore aigri, encore enchanté, dynamique et généreux. Aujourd'hui je sais faire plus de choses, vais plus vite, contribue au monde comme tout le monde, mais j'aimerai aussi redevenir aussi bien au moins en tant que personne que ce gamin de 4 ans, du moins y tendre. Dès lors la boucle est infini, peut-être que dans 10 ans je réaliserai que j'étais plus un connard que ce que j'imaginais et aurait un nouveau référentiel etc..

    Souhaiter se dépasser pour moi revient à se fuir sans jamais questionner les raisons qui te conduisent à être ce que tu es. Et peut-être pire même car dans cette fuite, tu renforces peut-être les raisons qui t'ont pousser à te fuir toi-même. Là ça peut foutre le vertige mais ceux qui prennent des prods me comprendront car les stupéfiants sont ce qui incarnent le mieux ce trajet. D'où leur succès. Jpense qu'il y a aussi cette dimension dans le récit capitaliste de la recherche d'inspiration et en l'occurrence c'est très clair quand tu vois InoxTag réaliser que son défi et sa recherche d'authentificité c'est faire la queue sur une crête au sommet de l'Everest.

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  • france France Inoxtag et l’Everest : le “dépassement de soi” est-il de droite ?
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    Klaqos
    3 days ago 75%

    Sinon à titre perso j'ai toujours trouvé que se dépasser c'était un truc de droite. Déjà parce que c'est un peu comme si on se doublait soi-même, ça veut dire qu'on veut faire de soi-même son propre vainqueur mais aussi son propre perdant. On peut facilement convenir de la dimension un brin sado-maso à regarder son moi d'avant et de lui dire ah t'es un gros nul, il a rien fait pour mériter ça.

    C'est pas agréable.

    Si on est un peu snob on pourrait dire que perséverer dans son être est une manière un peu plus stylée de dire la même chose. Mais qu'est-ce ce que ça veut dire ? Est-ce qu'on éprouve vraiment son essence d'humain quand l'on choisit la performance comme indicateur d'existence ?

    Peut-être, j'en sais rien. Sûrement si ça rend content, si ça permet d'accéder à la joie (qui est un peu l'objectif de base). Après tout on peut se dire que ça reste u e modalité contemporaine pour y arriver.

    En tant que communiste ayant une VO2max pas ouf, j'avoue moyennement adhérer à cette perspective et même considère qu'on gagnerait à en trouver d'autres à pratiquer collectivement afin qu'on puisse, à la fin, suivre la même expérience qu'InoxTag : être content (sans avoir à dépenser + 50 000 euros).

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    france France Il s'est passé un truc vachement bien sur Arte Radio : La Chute de Lapinville
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    Klaqos
    3 days ago 100%

    J'espère que c'est du troisième degré et que ton post est une parodie des défenseurs du Code Hays.

    Prescrire une manière de rire des choses au nom de la morale et de la corruption de la jeunesse est plutôt datée. Comme les jeux vidéos rendant violent, interdire D&D, avoir peur du rock'n'roll.

    Tu trouveras par ailleurs beaucoup plus de gens dangereux dans les défenseurs d'une forme de morale puritaine : en témoignent les différentes tragédies du monde, qu'elles soient vielles ou contemporains.

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  • forumlibre Forum Libre Un petit somme dans la bibliothèque
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    Klaqos
    4 days ago 100%

    Je vais te raconter un bout de mon quotidien à l'époque de la fac :

    • levée 4h45 pour faire de la réception dès 5h30 de produit dans une entreprise d'alimentation,
    • 3 à 5h de taff par jour,
    • puis go fac pour cours et TD,
    • puis à partir de 18h tu prépares tes travaux dirigés (3/4 par semaines avec en moyenne de 5 à 10h de travail par TD) jusqu'à la fermeture de la BU. Voir après si t'es pas explosado.

    Puis tu rentres chez toi, t'es en cité U parce que t'es pauvre, mais les murs sont en papiers crépons, tes voisins sont du monde entier et font 'eyr WhatsApp à pas d'heures, d'autres font la fête, les chiottes sont au bout du couloir. Donc ouais, sommeil agité.

    Donc t'as une vie précaire, j'ai passé des heures à pieuter sur des sièges en alu dans les salles de cantines, sur les tables de la BU, dans les bancs, et mêmes dans les couloirs des étages supérieures (où j'étais pas le seul).

    Alors oui, je trouve cette idée super perso. Parce que lorsque t'es un sale pauvre, tu sais faire tes lacets avant d'apprendre à lire, et quand tu vois quelqu'un qui les a défaits, tu te moques pas de lui, tu les lui faits et si tu as le temps t'essaies de lui apprendre.

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  • france France Bruno Le Maire devient professeur à Lausanne, mais dit à bientôt aux Français
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    forumlibre Forum Libre [Fil quotidien] Discussion du jour 15-09-2024
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    france France Not all men? Pas vraiment (H-Tône sur l'affaire Mazan des viols en série sur Gisèle Pelicot)
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    france France Entre François Ruffin et Jean-Luc Mélenchon, le clash populaire
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    Klaqos
    6 days ago 100%

    A titre perso je les trouve trop cléments vis-à-vis de LFI mais ça ne me paraît pas suffisant pour en faire des pro-LFI. Cela dit je ne suis pas d'accord avec la portée critique du lien que j'ai posté (c'était pour avoir différents sons de cloches qui ne soient pas dans l'invective comme les réactions des députés sur Twitter).

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  • france France Entre François Ruffin et Jean-Luc Mélenchon, le clash populaire
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    france France Entre François Ruffin et Jean-Luc Mélenchon, le clash populaire
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    Klaqos
    7 days ago 100%

    A la veille de la Fête de l’Huma, l’élu picard ne retient plus ses coups contre le triple candidat à la présidentielle et sa stratégie politique qu’il juge communautariste. Un litige illustrant le débat interne et durable à gauche sur la position à adopter à l’égard des classes populaires.

    Pendant un temps, François Ruffin refusait l’affrontement direct avec Jean-Luc Mélenchon. Malgré les critiques qu’il pouvait formuler sur la stratégie politique du triple candidat à la présidentielle, le député de la Somme ne manquait pas de souligner qu’à ses yeux, l’ancien élu de Marseille «avait sauvé la gauche de la disparition» après le quinquennat de François Hollande. Désormais, l’ancien journaliste ne s’encombre plus de ce genre de gentillesse. Après avoir qualifié le tribun de «boulet» dans l’entre-deux-tours des dernières législatives, le réalisateur césarisé de Merci Patron ! multiplie les attaques frontales contre le fondateur de La France insoumise. Et plus particulièrement contre sa ligne politique, qui à ses yeux, consisterait à abandonner une partie de la population française.

    Relativement discret depuis le début de l’été, François Ruffin a fait son retour dans les médias à l’occasion de la sortie de son dernier livre Itinéraire. Ma France en entier, pas à moitié. Dans celui-ci, il plaide une nouvelle fois pour une orientation politique qui réunit «la France des tours et celle des bourgs». A rebours de celle portée par LFI depuis plusieurs années déjà, qu’il accuse de se concentrer sur les quartiers populaires et les jeunes racisés. «C’est assumé, théorisé, revendiqué», insiste-t-il dans le Nouvel Obs. Le député de la Somme affirme que Mélenchon a opéré un virage au moment de la présidentielle de 2022 estimant que les zones où le Rassemblement national fait des hauts scores sont définitivement perdues. Virage que ne cesse de déplorer depuis le fondateur de Picardie Debout, qui lorgne lui aussi sur l’Elysée. «[Pour lui], les territoires qui ont voté RN n’ont jamais accepté la ­démocratie et la ­République. Il essentialise des régions entières, le Nord-Pas-de‑Calais, la Picardie, le “Midi rouge”, qui ont élu des députés communistes et socialistes pendant un siècle…» attaque Ruffin. Pour enfoncer le clou, le Picard attribue à Mélenchon des propos méprisants à l’encontre des habitants du Nord. «Quand il me racontait Hénin, c’était à la limite du dégoût : “On ne comprenait rien à ce qu’ils disaient…”, “Ils transpiraient l’alcool dès le matin…”, “Ils sentaient mauvais…”, “Presque tous obèses…”», écrit l’ancien journaliste. «Campagne au faciès»

    Surtout, Ruffin admet avoir mené, en 2022, «une campagne au faciès». «Dans les immeubles d’Amiens nord, quand je tombais sur un noir ou un arabe, je sortais la tête de Mélenchon en bien gros sur les tracts. C’était le succès presque assuré mais dès qu’on tombait sur un blanc, ça devenait un verrou», raconte le député de la Somme. A travers ses mots, le Picard sous-entend donc que LFI met en place une stratégie communautariste qui viserait à cibler les personnes racisées. Ce que contestent les élus du mouvement. «C’est un souci, je l’ai éprouvé comme une honte quand j’en venais à faire ça. Malheureusement, je me confiais à mes camarades qui me disaient faire la même chose», a expliqué Ruffin sur BFM ce mercredi 11 septembre. De quoi faire réagir les insoumis les plus lignards. «Le fantôme de Doriot ne réside pas dans le Nord mais en Picardie», a critiqué la conseillère régionale Julie Garnier, en allusion à Jacques Doriot, l’ancien cadre du PCF devenu collaborateur du régime nazi. «Ruffin n’est pas un camarade», a abondé le député Aurélien Saintoul quand son collègue des Bouches-du-Rhône Sébastien Delogu a estimé que Ruffin «est pitoyable». «Il est tombé bien bas. Il va finir comme Fabien Roussel. […] C’est une manière de succomber au racisme», a-t-il lancé sur Sud Radio ce jeudi. Un règlement de compte en bonne et due forme entre anciens compagnons. Mais pas seulement.

    L’affrontement entre François Ruffin et le noyau dur insoumis révèle le grand débat stratégique qui traverse la gauche depuis plusieurs années : comment se comporter face aux classes populaires qui, pour beaucoup, votent désormais pour le Rassemblement national ? N’est-ce pas peine perdue ? Comment parler à cette population qui ne se sent plus représentée par la classe politique ? Ces questions bousculent les différents partis qui voient les anciens bastions de gauche se faire grignoter par l’extrême droite. «On perd notre temps»

    Les insoumis, eux, ont acté que convaincre cet électorat de revoter à gauche ne valait pas le coup politiquement. «Il faut mobiliser la jeunesse et les quartiers populaires. Tout le reste, laissez tomber, on perd notre temps !» a ainsi lancé Jean-Luc Mélenchon à une manifestante le 7 septembre lors du rassemblement pour la destitution d’Emmanuel Macron. Durant les européennes et les législatives, les insoumis ont ainsi axé leurs campagnes sur la conquête des quartiers populaires en mettant notamment l’accent sur le conflit israélo-palestinien. Une thématique perçue comme hautement mobilisatrice y compris pour certains des segments de population les plus éloignés de la politique.

    «Les quartiers populaires représentent un enjeu très important pour nous, c’est là que nous faisons nos meilleurs scores», reconnaissait alors le directeur de campagne de Manon Aubry, Matthias Tavel. Les insoumis ont fait leur calcul, il est plus simple, pensent-ils, de convaincre des abstentionnistes de se tourner vers les urnes et de voter pour eux que de tenter de faire changer de bulletin un converti au Rassemblement national. Y compris s’il ne l’est que par colère ou contestation. Une stratégie gagnante, insistent-ils, puisqu’elle a permis à «La France insoumise de gagner en 2024 un million de voix supplémentaires par rapport à l’élection européenne précédente», comme aime le rappeler le coordinateur de LFI Manuel Bompard.

    A l’inverse, nombre de responsables politiques comme François Ruffin, Fabien Roussel ou le socialiste Philippe Brun martèlent que la gauche ne pourra être victorieuse que si elle repart à la conquête de cet électorat. Les fameux «fâchés pas fachos». Constatant que le Parti socialiste, les Ecologistes, le Parti communiste ou La France insoumise sont forts dans les centres-villes mais moins dans les territoires périphériques, les partis multiplient les discours appelant à tourner le dos à la célèbre note de Terra Nova de 2011 dans laquelle le think tank préconisait de dire «adieu» aux ouvriers et employés afin de se tourner vers des catégories plus urbaines et diplômées. Pour cela, les Ruffin et consorts plaident pour que les formations politiques retissent le lien avec ces électorats perdus en se concentrant sur leurs priorités. En parlant donc principalement de social. Tous préconisent donc d’aller à la rencontre des gens sur le terrain. En 2023, le PS avait tenté de joindre les actes à la parole en lançant un grand tour de France pour «renouer avec les quartiers populaires», mais l’initiative n’avait finalement pas été jusqu’à son terme à cause de brouilles autour de la constitution de la liste pour les européennes.

    Ce débat sur les classes populaires devrait en tout cas animer la Fête de l’Huma qui s’ouvre ce vendredi 13 septembre dans l’Essonne. Exactement comme la question du travail avait enflammé l’édition 2022 après les propos de Fabien Roussel sur «la France des allocs». D’autant que tous les protagonistes du règlement de compte seront sur place. Aussi bien François Ruffin qui discutera sur scène avec Charlotte Girard, autre mélenchoniste déçue qui a claqué la porte de LFI en 2019 à cause de désaccords sur l’organisation du mouvement. Que Jean-Luc Mélenchon qui pourrait répondre à son ancien camarade lors de sa prise de parole prévue samedi en fin d’après-midi.

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  • france France Not all men? Pas vraiment (H-Tône sur l'affaire Mazan des viols en série sur Gisèle Pelicot)
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    Klaqos
    7 days ago 100%

    C'est la reprise texto des réactions au #NotAllMen des mecs souhaitant conserver leur hégémonie.

    Y'a une variante pour le racisme, pour l'homosexualité etc.

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  • france
    France Klaqos 1 week ago 100%
    « L’affichage de la réelle situation financière des collectivités territoriales pourrait constituer une véritable bombe » https://www.lemonde.fr/idees//2024/09/09/l-affichage-de-la-reelle-situation-financiere-des-collectivites-territoriales-pourrait-constituer-une-veritable-bombe_6308522_3232.html?lmd_medium=al&lmd_campaign=envoye-par-appli&lmd_creation=android&lmd_source=default

    Le surcroît de dépenses des collectivités pourrait aggraver de 16 milliards d’euros le déficit de 2024, a affirmé Bruno Le Maire, le ministre démissionnaire de l’économie. Mais il est à craindre que ces dépenses soient en réalité bien supérieures. Alors même que les territoires constituent le premier investisseur public en France, devant l’Etat, leurs comptes, en effet, sont approximatifs et peu fiables. Dans la plupart des pays comparables, anglo-saxons, scandinaves mais aussi en Italie par exemple, les comptes des collectivités sont certifiés. Autrement dit, leur sincérité et leur fiabilité sont vérifiées chaque année par des organisations externes compétentes. Ce n’est pas le cas en France, et cette situation contrevient à la fois à la Constitution (article 47.2) et à la directive européenne du 8 novembre 2011 sur les exigences applicables aux cadres budgétaires des États membres. Bien sûr, les chambres régionales des comptes (CRC) ont des missions de contrôle, mais pas de certification, et les quelques centaines d’auditeurs français n’ont par ailleurs pas la possibilité d’analyser les états financiers de quelque 35 000 communes avec une fréquence raisonnable. Les comptes des grandes collectivités sont vérifiés en moyenne tous les quatre ans, ceux des moyennes tous les six ans et ceux des petites font l’objet d’une question au mieux tous les vingt ans. Aberrations Des études menées par la Cour des comptes ou les services du ministère des finances ont pu montrer la fréquence des aberrations comptables. Lorsque, par manque d’organisation ou par choix, une infrastructure était refaite avant sa « fin de vie », les normes comptables ne contraignaient pas, jusqu’à cette année, à enregistrer la dépense comme une perte financière, comme cela est le cas pour une entreprise privée ou une association. Un trottoir prévu pour durer dix ans peut être fait et refait trois fois sur cette période sans que cela ne pose de problème. Ni vu ni connu, il s’agit juste d’un « investissement » supplémentaire. Ces normes viennent heureusement d’être en partie modifiées, mais il reste encore beaucoup à faire. Ce n’est pas la seule dérive. Certaines collectivités n’indiquent pas dans leurs comptes tous les stocks dont elles disposent – de fioul par exemple ou de pièces détachées pour des travaux –, ce qui leur permet de se faire passer pour plus démunies qu’elles ne le sont. D’autres, au contraire, donnent une impression de prospérité fallacieuse. Alors qu’elles y sont tenues, elles ne mettent pas suffisamment d’argent de côté (provisions) pour faire face à des travaux d’entretien lourds très probablement nécessaires, ou à d’éventuels litiges avec des agents ou des entreprises concessionnaires, prenant ainsi des risques inconsidérés. Absence de contrôle de gestion en interne Le plus souvent, les comptes, non certifiés par des autorités extérieures compétentes, ne font pas même l’objet d’un contrôle de gestion en interne. Des collectivités employant plus de mille agents n’ont pas de contrôleur de gestion, ce qui signifie que les élus n’ont en réalité pas de vision précise de leurs dépenses. Dans ce contexte, beaucoup ne sont donc pas capables de mettre en regard de manière complète et fiable les sommes dépensées pour les différents services publics. Les choix opérés et les éventuelles dérives n’apparaissent pas clairement. Ce manque de rigueur a des conséquences très graves en matière de démocratie. Les citoyens n’ont pas les informations nécessaires pour comprendre pourquoi les services publics ne sont parfois pas à la hauteur de ce qu’ils attendent. Il est aussi difficile pour les oppositions locales de jouer correctement leur rôle de contre-pouvoir. Si un président de conseil départemental supprime, par exemple, les subventions aux crèches, en arguant d’une augmentation obligée des aides aux mineurs isolés ou d’une chute des recettes liées au blocage du marché immobilier, sans données financières fiables, comment savoir si d’autres politiques seraient possibles ? Des tentatives ont été menées pour remédier à cette situation. Une expérimentation pilotée par la Cour des comptes en lien avec des cabinets d’audit a démarré en 2016 dans une vingtaine de petites collectivités, avec un succès tel que la Cour a demandé en 2023 son déploiement afin d’améliorer la fiabilité des comptes, au moins pour les plus grandes d’entre elles. Mais le Sénat arguera pour sa part du manque de moyens des collectivités pour rejeter cette généralisation. Une situation plus dégradée que prévu Apparemment, les approximations financières ne sont pas un problème pour tous. Tous les élus locaux ne désirent pas forcément que leurs administrés et leurs oppositions puissent lire à livre ouvert dans les comptes. Des réticences pourraient aussi venir de certains services de l’Etat car, dans un contexte où les comptes nationaux sont très déséquilibrés, il y a de fortes raisons de penser que beaucoup de comptes locaux sont également dégradés, bien au-delà de ce qui est affiché. L’expérimentation menée par la Cour des comptes auprès de collectivités volontaires a en effet montré que de nombreux engagements, provisions et dettes notamment, ne sont pas traduits dans les comptes. Ce phénomène avait déjà été observé auprès d’autres entités publiques, comme certaines universités, dont la véritable situation s’était avérée beaucoup plus dégradée que prévu lorsque leurs comptes avaient commencé à être certifiés, il y a un peu moins d’une décennie. L’affichage de la réelle situation cumulée des collectivités territoriales pourrait constituer une véritable bombe dans le contexte actuel des finances publiques. Il est plus que temps d’agir et de faire certifier les comptes des collectivités par une autorité externe et indépendante, au moins ceux des plus grandes d’entre elles.

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    monde
    Monde Klaqos 1 week ago 100%
    Répression de l’opposition, projet de loi anti-LGBT : en Géorgie, le programme de Rêve géorgien sème l’inquiétude avant les élections www.lemonde.fr

    La Géorgie confirme son tournant autoritaire et pourrait rapidement changer de visage après les élections législatives du 26 octobre. Le parti au pouvoir, Rêve géorgien, a commencé sa campagne et dessiné les contours de son programme, semant la stupeur et l’inquiétude parmi l’opposition géorgienne et les partenaires occidentaux de cette ex-république soviétique du Caucase. En cas de victoire, Rêve géorgien a annoncé qu’il interdirait le principal parti d’opposition, le Mouvement national uni, ainsi que « tous ses successeurs et affiliés ». « En réalité, toutes ces forces politiques ne sont qu’une seule et même force politique : le Mouvement national collectif », lequel « sert des objectifs criminels », a argumenté le 23 août le premier ministre, Irakli Kobakhidze, lors du lancement de la campagne. Le fondateur de Rêve géorgien et homme fort du pays, l’oligarque milliardaire Bidzina Ivanichvili, entend « débarrasser le pays de cette grave maladie une fois pour toutes ». M. Kobakhidze a précisé que cette interdiction entraînerait la suppression du mandat des députés d’opposition. « Il est inadmissible que les représentants criminels d’une force politique criminelle conservent le statut de député au Parlement géorgien », a déclaré le premier ministre. Depuis son arrivée au pouvoir, en 2012, le parti n’a cessé de diaboliser le Mouvement national uni, dirigé par l’ancien président réformateur et grand rival de M. Ivanichvili, Mikheïl Saakachvili. Mais l’interdiction pure et simple des partis d’opposition marquerait un durcissement sans précédent et ferait basculer le pays dans l’autoritarisme, dix mois seulement après l’obtention du statut de candidat officiel à l’Union européenne. L’UE, principal bailleur de fonds de la Géorgie avec les Etats-Unis, a fait part de sa préoccupation, et appelé à respecter les principes fondamentaux de la démocratie, « dont le pluralisme politique est un élément-clé ». A Washington, le porte-parole du département d’Etat, Alex Raufoglu, s’est dit lui aussi « profondément troublé », et a appelé le gouvernement géorgien à « revenir sur la voie de la démocratie et de l’intégration euro-atlantique ». « Valeurs traditionnelles » L’opposition géorgienne, qui défend le rapprochement avec l’Union européenne, n’est pas la seule en ligne de mire. La répression s’étendra aux personnes LGBT +, qui seront privées de leurs droits « au nom du maintien des valeurs traditionnelles ». Lors d’un discours devant ses partisans le 21 août à Mtskheta, ancienne capitale et centre religieux de la Géorgie, Bidzina Ivanichvili a déclaré que « le soi-disant partenariat civil entre personnes de même sexe, l’adoption d’un enfant par un couple LGBT, les opérations de changement de sexe, et la propagande LGBT dans les médias et les écoles » devaient être interdits par la Constitution. Il estime que « la propagation de l’idéologie pseudo-libérale devient de plus en plus dangereuse dans le monde et en Géorgie », comme le prouverait, selon lui, la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris. Le Parlement géorgien a d’ores et déjà adopté en seconde lecture, mercredi 4 septembre, le projet de loi sur la « protection des valeurs familiales et des mineurs », ainsi que des amendements à dix-huit lois, destinés à priver les minorités sexuelles de leurs droits. L’Union européenne a condamné le texte, adopté « sans consultations publiques appropriées », et qui « ne fera que tendre davantage les relations entre l’UE et la Géorgie ». Dans un communiqué, le porte-parole de la Commission européenne, Peter Stano, rappelle que le processus d’adhésion de la Géorgie à l’UE est de facto « suspendu » depuis l’adoption, en juin, de la loi controversée sur les agents de l’étranger, calquée sur une loi russe et visant à réduire au silence les médias et la société civile. Il appelle les autorités à « revenir sur la voie de l’intégration dans l’UE ». Le paquet législatif anti-LGBT + devrait malgré tout être adopté en dernière lecture lors de la session plénière, du 17 au 20 septembre. Les défenseurs des minorités sexuelles affirment qu’il ne s’agit que d’une « première étape » avant une répression massive. Rapprochement spectaculaire avec Moscou En cas de victoire aux élections, Rêve géorgien envisage également de faire du christianisme orthodoxe la religion d’Etat, mais cette proposition, qui n’a pas encore été formulée publiquement, pourrait être abandonnée face au tollé qu’elle a déjà déclenché au sein même de l’Eglise. Le haut clergé géorgien redoute une « subordination » à l’Etat, jugée « inacceptable ». Rêve géorgien a, enfin, formulé en des termes très vagues une promesse de restauration de l’intégrité territoriale du pays. « Le système de gouvernance et la structure territoriale du pays devront être révisés, ce qui ne peut se faire sans changements constitutionnels », a déclaré Bidzina Ivanichvili, sans détailler. Les troupes russes occupent 20 % du territoire depuis la guerre avec la Russie en 2008, qui a entériné la perte des provinces séparatistes d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud. Les autorités géorgiennes ont opéré un rapprochement spectaculaire avec Moscou depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine, malgré une population à plus de 80 % pro-européenne, selon les sondages. La loi sur les agents de l’étranger, saluée chaleureusement à Moscou, oblige les ONG et médias touchant plus de 20 % de financements venus de l’étranger à s’enregistrer comme « organisation poursuivant les intérêts d’une puissance étrangère » auprès de l’Agence nationale du registre public. Le délai pour s’enregistrer volontairement a expiré le 2 septembre. A cette date, 476 organisations avaient déposé une demande auprès du ministère de la justice, a annoncé Tamar Tkeshelashvili, la première vice-ministre. Depuis le 3 septembre 2024, le ministère a désormais le droit d’enregistrer de force d’autres ONG et médias, ainsi que d’imposer des amendes et de mener des activités dites de « surveillance » au sein des organisations. « Le Rêve géorgien a cessé d’être un rêve et s’est transformé en cauchemar, éloignant la Géorgie de son objectif de longue date [l’intégration européenne] », a déploré le 2 septembre la présidente géorgienne, dont le rôle est essentiellement honorifique. Salomé Zourabichvili a condamné le discours de Bidzina Ivaninichvili, qui a non seulement « déclaré la guerre à nos partenaires et les a qualifiés de parti [mondial] de la guerre, mais a aussi déclaré la guerre à son propre peuple ». Le scrutin du 26 octobre sera « décisif », estime la présidente. Selon elle, ces élections seront l’équivalent d’un « référendum » entre « l’Europe ou la Russie », « la démocratie ou la dictature ».

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    Forum Libre Klaqos 2 weeks ago 100%
    Le voyage est-il à déconstruire ? La question du voyage décolonial www.radiofrance.fr

    Je ne connaissais pas du tout l'anthropologue Saskia Cousin, très intéressante.

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    forumlibre
    Forum Libre Klaqos 2 weeks ago 87%
    Histoire via IA : le #GateauGate

    Je vous propose un récit généré par IA, ça s'appelle #GateauGate, un épisode par post, basé sur le r/suisjeletroudeballe

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    France Klaqos 2 weeks ago 100%
    L’intrigante fuite du créateur du logiciel malveillant TinyNuke en Abkhazie https://www.lemonde.fr/pixels/article/2024/09/06/l-intrigante-fuite-du-createur-du-logiciel-malveillant-tinynuke-en-abkhazie_6305505_4408996.html?lmd_medium=al&lmd_campaign=envoye-par-appli&lmd_creation=android&lmd_source=default

    Cela devait être la dernière étape judiciaire préparant sa rédemption, après des aventures cybercriminelles mouvementées commencées à la fin de son adolescence. Cet épilogue est désormais compromis par une fuite en Abkhazie, région séparatiste de la Géorgie sous tutelle russe. Piqués au vif par l’absence d’Augustin Inzirillo, jeudi 5 septembre, les magistrats de la 13e chambre correctionnelle ont condamné cet informaticien autodidacte de 26 ans à une peine de trois ans de prison dont la moitié avec sursis, assortie d’un mandat d’arrêt. Ce quantum va « bien au-delà des réquisitions du parquet » – trois ans de prison avec sursis –, convient le président du tribunal, Guillaume Daïeff. Mais les juges considèrent que l’escapade du prévenu en Abkhazie, introuvable depuis des mois, est une « fuite ». « Cette proximité avec la Russie », pays notoirement laxiste avec les cybercriminels, « c’est assez intrigant », remarquait un peu plus tôt la substitut du procureur, Audrey Gerbaud. « Cela attire l’attention sur une éventuelle récidive », estime-t-elle. Dans une lettre lue en début de l’audience, Augustin Inzirillo faisait pourtant part de son vif souhait d’être présent à son procès. Mais il arguait ne pouvoir se rendre en Géorgie pour y prendre l’avion à cause d’un problème de visa. « Quand je serai libre de voyager, je serai ravi de me présenter devant vous », concluait-il. Augustin Inzirillo était poursuivi pour avoir développé sept ans plus tôt un programme malveillant : TinyNuke. Ce malware bancaire a été diffusé de mars à septembre 2018 par des campagnes d’hameçonnage. L’ouverture malencontreuse du lien contenu dans les e-mails reçus par les victimes déclenchait le téléchargement du logiciel, conçu pour récupérer des informations sensibles, comme les couples identifiants-mot de passe, mais aussi pour lancer de manière automatisée des virements en cas de connexion à des sites bancaires. Selon les dires d’Augustin Inzirillo, ce programme était exploité par un gang de pirates algériens. Le jeune homme affirme avoir été mis en contact avec eux par Hamza Bendelladj, une figure de la cybercriminalité alors en détention aux Etats-Unis. L’enquête a mis au jour une trentaine de virements bancaires frauduleux, dont onze réussis, se soldant par le transfert d’environ 100 000 euros depuis les comptes de sept victimes. Augustin Inzirillo, lui, aurait touché environ 10 000 euros par mois. « On ramène le jambon et les Leffe Ruby » « C’est un jeune homme qui s’est brûlé les ailes, plaide son avocat, Robin Binsard. Il était mû par une sorte de reconnaissance, il voulait être repéré, mais une fois en ligne, sa créature, son programme, l’a dépassé. » A l’époque, le jeune homme né en Californie est en effet en pleine dérive. Arrivé dans l’Hexagone à ses 12 ans, il lâche le lycée quelques années plus tard pour un cocktail détonnant : jeux vidéo à outrance et écriture de programmes malveillants. TinyNuke fait la fierté de l’informaticien autodidacte, au point qu’il en diffuse le code aux yeux de tous sur le site de partage GitHub. Mais cet amour-propre est également à l’origine de sa chute. Comme rappelé à l’audience, vexé par les messages d’alerte sur le réseau social Twitter d’un spécialiste en sécurité informatique de la Société générale, Augustin Inzirillo entame une riche correspondance avec ce chercheur qui le traque, des investigations à l’origine de la procédure judiciaire. Ces e-mails et ces messages publics ou privés, publiés sur Twitter, ont été lus avec gourmandise à l’audience et révèlent un étonnant mélange de confessions et de blagues. Il y a aussi des insultes, mais Augustin Inzirillo conteste là en être l’auteur. Le jeune homme explique par exemple ne pas vouloir être « un codemonkey », un développeur effectuant seulement des tâches de routine. « Wesh les collègues on se fait un casse-croûte ? On ramène le jambon et les Leffe Ruby », blague-t-il dans un courriel. Un dernier tweet, envoyé le 28 août, prend la forme d’une dernière bravade : on y découvre la photo du passeport d’Augustin Inzirillo, présenté comme le développeur de TinyNuke. A l’époque, le jeune homme a déjà la suite en tête. Après la Serbie, il a rejoint l’Ukraine. A court d’argent, il peaufine un nouveau programme malveillant, Vareniky, qui va permettre de lancer une vague d’extorsions. Elles vaudront au jeune homme, qui s’est rendu entretemps, une condamnation en novembre 2023 à trois ans de prison, dont deux avec sursis. Un procès encore frais dans la mémoire des juges parisiens. A l’époque, Augustin Inzirillo avait assuré aux juges vouloir reprendre des études pour travailler au plus vite et ainsi rejoindre son épouse vivant à Paris. On connaît la suite.

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    Forum Libre Klaqos 2 weeks ago 100%
    [Voix que j'aime bien] Bernard Noël, poète https://m.youtube.com/watch?v=4E4jdUyzY-s

    Le ton égal et doux de Bernard Noël, comme une sorte de drap qui vient se déposer tout autour de soi. Une fine membrane contre la laideur du monde.

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    France Klaqos 2 weeks ago 100%
    Interview Jeux paralympiques : «La super-héroïsation des athlètes handicapés les déshumanise» www.liberation.fr

    Léguer une société plus inclusive. Telle est l’ambition affichée des Jeux olympiques et paralympiques, surtout dans une capitale française critiquée pour le manque d’accessibilité de son métro et de ses sites pour les personnes handicapées. Charlotte Puiseux, docteure en philosophie et militante «handi-féministe», alerte sur un certain «discours médiatique» faisant des parathlètes des personnes extraordinaires, occultant autant leur performance que, plus généralement, «les problématiques sociales du handicap». Que pensez-vous des propos de Teddy Riner qui a qualifié les parathlètes de super-héros ? L’un des gros problèmes des Jeux paralympiques, c’est la super-héroïsation des athlètes handicapés. Le discours médiatique est celui d’une mise en scène de ces personnes dans des destinées de dépassement de soi, de transcendance de son handicap et de «leçon de vie» au détriment de la performance sportive. Toutes ces expressions, qui partent d’un bon sentiment des journalistes, participent à un discours validiste qui déshumanise les personnes handicapées. Une déshumanisation par le haut, car positive, mais qui les sort de l’humanité. Or, nous nous battons justement pour avoir les mêmes droits et opportunités que les personnes valides, et n’être ni discriminés, ni super-héroïsés. A lire aussi Les Jeux paralympiques, l’heure de rappeler que «les personnes handicapées n’ont pas pour but d’inspirer» Jeux olympiques et paralympiques 1er sept. 2024 L’autre difficulté, c’est que ces discours mettent l’accent sur la volonté des individus, en racontant que les parathlètes qui l’ont voulu s’en sont sortis, ce qui pousse à faire croire que «quand on veut, on peut». Cela occulte les problématiques sociales du handicap. Si on dit que ces personnes handicapées ont réussi par leur volonté, cela voudrait-il dire que si d’autres sont discriminées au travail, dans la recherche d’un logement et si elles n’ont pas de vie affective ou sexuelle, c’est parce qu’elles ne veulent pas assez s’en sortir ? On voit bien qu’on met de côté toutes les discriminations systémiques dans ce discours. Les Jeux olympiques sont-ils une compétition validiste ? Oui, dans leur ensemble, les Jeux olympiques sont validistes. Comme il y a une culture de la performance et que les résultats des athlètes handicapés sont moins élevés que ceux des valides, cela discrimine les parathlètes. Je pense qu’il faut donc déconstruire cette compétitivité, cette idée de pousser les corps à l’extrême, de vouloir des performances toujours meilleures, plus grandes, plus hautes. Cela me semble d’autant plus important quand on constate les dégâts que cela peut entraîner sur la santé. Des personnes valides ont déjà fini handicapées à cause de surmenages ou d’excès d’entraînement. Les JO sont organisés dans une société capitaliste de la culture de la performance et de la compétitivité, sur fond d’enjeux économiques, politiques, de nettoyage social ou de contrôles policiers. C’est la même chose pour les Jeux paralympiques, même si ces derniers ont au moins le mérite de représenter des athlètes handicapés. Mais bien sûr, comme l’imaginaire des spectateurs donne priorité à la performance, ils ne prendront pas la même place que les JO. Faut-il fusionner les Jeux olympiques et paralympiques pour lutter contre ce problème ? C’est une question qui revient souvent, mais dont la réponse n’est pas si simple. D’un point de vue de spectatrice, c’est assez frustrant de voir que les Jeux paralympiques sont organisés après et que la couverture médiatique, même si elle tend à s’améliorer depuis Londres en 2012, reste moindre que celle des JO. Mais comme l’explique la parathlète de badminton Milena Sureau, un mélange des deux Jeux se ferait sûrement au détriment des Paralympiques. Cette dernière prend pour exemple une conférence de presse mélangée, à laquelle elle a participé, et où les journalistes ne se sont tournés quasiment que vers les valides. Si vous mettez un ou une parathlète à côté de Léon Marchand, il ou elle aura beau avoir gagné toutes les médailles possibles, il n’y aura pas de comparaison. On vit dans une société validiste qui accorde plus d’intérêts aux valides, alors fusionner les Jeux risquerait de supprimer cet espace médiatique réservé aux handicapés. De manière générale, dans nos sociétés néolibérales et capitalistes, on se doit de garder un petit espace pour les cultures minoritaires, que ce soit les personnes handicapées, les personnes queers, ou d’autres catégories. Mais il faut garder en tête que, par définition, les catégories dominantes ne les rendront jamais égales, cela amènerait à leur autodestruction. Comment appréhender ces Jeux paralympiques, alors ? Faudrait-il les boycotter ? Je ne sais pas quelle est la meilleure position à adopter, mais je pense qu’il faut avoir pleinement conscience de ce validisme, pleinement écouter les parathlètes et refuser le discours des politiques qui se servent de l’événement. Et nous, personnes handicapées, devons profiter de l’espace médiatique qui est offert pour dénoncer les validistes, le manque d’accessibilité, notamment dans la ville de Paris. Vous êtes docteure en philosophie. Si on essaie de prendre un peu de distance, comment est-ce que la philosophie grecque abordait ces questions du handicap ? En Grèce antique, on estimait que les corps étaient représentatifs de l’âme intérieure. Et donc que les personnes étaient handicapées physiquement car leurs âmes étaient mauvaises. Il y a donc un lien qui était fait entre l’âme et le corps. Aujourd’hui, on est encore un peu bloqué sur cette idée. De façon moins brutale sûrement, mais il y a dans l’inconscient collectif l’idée que les déformations physiques sont le reflet d’un mauvais comportement. Ce qui revient à dire que les personnes handicapées sont responsables de leur corps et qu’on peut dédouaner la société. Or renvoyer la question du handicap à l’individu demeure très problématique.

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    France Klaqos 2 weeks ago 97%
    Les supercheries des grandes marques pour échapper au nouveau Nutri-Score https://www.mediapart.fr/journal/france/040924/les-supercheries-des-grandes-marques-pour-echapper-au-nouveau-nutri-score?xtor=CS3-5

    Un feu tricolore et une note pour informer sur le contenu des aliments. Le Nutri-Score est simple et a prouvé son efficacité : depuis sa mise en place en 2017, les produits dans le rouge ont perdu des parts de marché et ceux classés en vert gagnent du terrain. Les marques ont donc fait des efforts pour alléger la teneur en sucre, en sel ou en gras de leurs denrées. Mais elles peuvent encore mieux faire : l’actualisation du Nutri-Score, qui vise à les y pousser, est déjà en vigueur dans les pays européens l’ayant adopté mais toujours pas en France. La publication du texte règlementaire détaillant la V2 du Nutri-Score a en effet été mise sur pause depuis la dissolution de l’Assemblée nationale. Le logo se veut accessible à tous dans les rayons car « l’obésité est un marqueur social qui touche davantage les plus précaires. Les études scientifiques indépendantes montrent qu’il est particulièrement efficace sur les populations défavorisées, qui ont moins accès aux informations nutritionnelles », met en avant Serge Hercberg, épidémiologiste et l’un des créateurs de l’étiquetage coloré. Sous la pression des consommateurs et consommatrices, près de 1 200 marques ont fini par l’adopter. Même le géant Nestlé a cédé en 2019. Il s’en sert d’ailleurs maintenant dans sa stratégie de communication : un haut dirigeant de Nestlé Europe s’est même affiché en photo avec le « père du Nutri-Score », Serge Hercberg, sur le réseau LinkedIn, pour annoncer que l’entreprise continuera d’arborer le logo sur sa marchandise après la mise à jour. En revanche, Danone a décidé de l’abandonner pour ses yaourts à boire Actimel, ainsi que ses boissons végétales Alpro, selon les informations de Mediapart. Contacté, Danone n’a pas confirmé à l’heure où nous publions cet article. « C’est lamentable. Danone continue de mettre en avant le Nutri-Score quand cela met en valeur ses marques mais le retire de celles particulièrement pénalisées par l’actualisation du Nutri-Score. Et pour cause, il s’agit de produits très sucrés qui vont passer de la note A ou B aux notes C, D, voire E », réagit Serge Hercberg. « Ce rétropédalage montre que Danone retourne sa veste quand ça l’arrange », déplore également Audrey Morice, chargée de campagne de l’ONG Foodwatch. Avec la mise à jour, les boissons végétales à base de soja, d’avoine ou de riz, sont à présent moins bien classées, au grand dépit de Bjorg, leader français de l’alimentation biologique. « Bjorg joue sur un marketing diététique et agit comme si le fait de vendre du bio lui donnait une sorte de blanc-seing pour le reste. Alors que cela ne l’empêche pas de proposer des produits trop sucrés », dénonce Mathilde Touvier, directrice de l’équipe de recherche à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), qui a inventé le Nutri-Score. En réponse, la marque a radicalement décidé d’abandonner le Nutri-Score. Elle le peut : il n’est toujours pas obligatoire de l’afficher sur la face avant des emballages. Bjorg espère sortir de la photo de classe des bons élèves ni vu ni connu : depuis avril 2023, les emballages de ses produits arborent le Planet-Score à la place du Nutri-Score. Cet indicateur n’a rien à voir puisqu’il mesure l’impact environnemental, mais il utilise la même notation et le même code couleur. « C’est malhonnête. Il ne s’agit pas d’un logo officiel, contrairement au Nutri-Score, et le format graphique est si proche qu’on s’y trompe. Leurs produits sont déclassés en note C, D ou E avec la mise à jour. Mais ils affichent une note A ou B… grâce au Planet-Score, ce qui trompe le consommateur », dénonce Serge Hercberg, qui se lamente : « La capacité d’adaptation des lobbys rend difficiles les mesures de prévention. » Interrogée par Mediapart, Bjorg répond : « Nos engagements pour la nutrition ne changent pas et nous utilisons toujours le Nutri-Score comme boussole pour élaborer nos nouvelles recettes. Il est toujours affiché sur les sites distributeurs. Et en scannant le code-barres de nos produits, vous pouvez le retrouver facilement avec des applications dédiées. » Certes. Mais cela n’est pas le choix de Bjorg. Les acteurs de la grande distribution ont effectivement décidé en France d’afficher le Nutri-Score des aliments pour les commandes en ligne, même ceux des marques qui refusent de jouer le jeu. Grâce à cela, il est possible d’avoir accès aux produits majoritairement dans le rouge des marques Ferrero, Mars, Lactalis ou Mondelez International. Des applications telles qu’Open Food Facts tentent ainsi de pallier le manque de transparence de ces cancres de l’agro-alimentaire, pour les consommateurs et consommatrices volontaires… Mais l’information ne vient pas directement à leurs yeux en poussant le caddie. Dans la même veine mais au rayon charcuterie cette fois, Fleury Michon a décidé d’abandonner le Nutri-Score visible pour ses jambons les moins bien classés depuis octobre 2021 : un QR code le remplace pour « en savoir plus sur le produit ». Quant à la gamme de boissons Emmi Caffè Latte, dont la note se dégrade du fait de leur teneur en sucre, elle a elle aussi laissé tomber le Nutri-Score depuis la mi-mars. Interrogé par Mediapart, le producteur assure que la notation plus sévère du nouveau Nutri-Score « n’a pas influencé [sa] décision. La raison principale est que d’autres concurrents de boissons à base de café et de lait n’ont pas introduit le Nutri-Score sur leurs emballages, ce qui ne permet pas de comparaison. De plus, il n’y a pas eu d’harmonisation au sein de tous les pays européens dans lesquels Emmi est présent ». Une promesse non tenue de l’Europe En effet, seules sept nations européennes, dont la France, se sont converties au Nutri-Score. La Commission européenne avait fait la promesse d’une généralisation, mais « elle ne l’a pas tenue du fait du lobbying de l’industrie agro-alimentaire, qui torpille avec des moyens importants un petit logo coloriel dont le seul objectif est de servir la santé publique », déplore Audrey Morice, chargée de campagne de l’ONG Foodwatch. « Non seulement cela a *removed*é l’adoption dans plusieurs pays européens, mais cela a aussi affaibli le Nutri-Score dans ceux qui l’ont mis en place, puisque des marques se désengagent », poursuit-elle. À Bruxelles, ce lobby est soutenu par l’Italie, qui reprend les arguments d’un Nutri-Score qui pénaliserait les produits du terroir comme le fromage. Foodwatch a demandé à la Commission européenne de s’expliquer, ce qu’elle a encore refusé le 28 mai 2024, selon les documents que Mediapart a pu consulter. Pour se justifier, l’instance européenne met en avant auprès de Mediapart « des travaux très complexes ». Pourtant, même la puissante Fédération du commerce et de la distribution française (FCD), après avoir lutté contre le Nutri-Score à ses débuts, y a adhéré et demande dorénavant à la Commission européenne qu’il soit adopté dans toute l’UE. « Les enseignes rapportent que les autorités italiennes font pression sur elles pour tenter de les empêcher d’achalander sur leur territoire des produits dont l’emballage présente le Nutri-Score. Il faut une harmonisation », plaide Émilie Tafournel, directrice qualité de la FCD. En Suisse, le leader de la grande distribution, Migros, a décidé d’arrêter de marquer du fer du Nutri-Score ses produits propres. « L’actualisation a pu aider à prendre cette décision, mais nous l’aurions dans tous les cas retiré », assure Tristan Cerf, porte-parole de Migros. Le même qui défendait encore le Nutri-Score en 2022 dans un reportage de la Radio télévision suisse. « Nos données nous montrent que la clientèle comprend mal le Nutri-Score », justifie-t-il à présent, en admettant ne pas se baser sur une enquête particulière, si ce n’est « les contacts quotidiens avec les clients ». Deuxième argument : mettre à jour le Nutri-Score reviendrait trop cher. Le porte-parole reconnaît pourtant « ne pas avoir réalisé d’estimation des coûts supplémentaires ». Et pour cause, les marques disposent de deux ans pour mettre à jour les emballages. Dans ce laps de temps, la rotation des stocks exige de toute façon des réimpressions. La portion magique À la place, Migros ressort des cartons une vieille proposition initialement portée par le « Big 6 » : Coca-Cola, PepsiCo, Mondelez International, Nestlé, Unilever et Mars. Tandis que le Nutri-Score fonde sa notation sur 100 grammes ou 100 millilitres, afin de permettre la comparaison d’un coup d’œil entre les différents produits, les géants de l’agro-alimentaire, eux, préfèrent afficher les valeurs nutritionnelles par portion. Mais qu’est-ce qu’une portion ? Les plus gros fournisseurs des hypermarchés la définissent unilatéralement alors qu’une portion varie selon l’âge, le sexe, l’activité physique… Ils la mentionnent souvent en complément à l’arrière des paquets et voudraient que ce soit ce système de portion qui permette d’attribuer une note. « À partir du moment où les lobbys n’arrivent plus à bloquer, ils proposent des alternatives », commente Serge Hercberg. Lactalis constitue un bon exemple à cet égard. Le mastodonte de l’industrie laitière a toujours refusé d’afficher le Nutri-Score, du fait, en particulier, du mauvais classement de ses fromages Camembert Président, Pointe de brie, Bridel et autres Roquefort Société. En 2021, Lactalis a donc sensibilisé les politiques français·es « à l’impact du projet Nutri-Score sur la filière des produits laitiers ». En 2024, Lactalis a consacré entre 200 000 et 300 000 euros pour tenter d’influencer les décideurs français, selon le registre de la HATVP. Également, entre 100 000 et 200 000 euros en lobbying auprès des instances européennes, rien qu’en 2022. « Cette notion de portion est une manipulation totale pour réduire artificiellement les quantités de gras et de sucre consommées », déplore Chantal Julia, professeure de nutrition et membre du comité scientifique qui a réévalué le Nutri-Score. « Les géants de l’agro-alimentaire choisissent des petites portions alors qu’il est évident que le consommateur lambda en mange au moins le double », dénonce aussi Mélissa Mialon, docteure en santé publique à l’Inserm et autrice du livre Big Food & Cie (Thierry Souccar éditions, 2021). Par exemple, Ferrero refuse d’apposer le Nutri-Score sur ses produits Kinder, Nutella, Crunch, Tic Tac, etc. Dans un courriel envoyé à Mediapart, le groupe met en avant le système par portion qui lui semble plus juste. Prenons l’exemple des Schoko-Bons de Kinder, qui obtiennent la plus mauvaise note au Nutri-Score – E, selon Open Food Facts. « La portion choisie est un bonbon. Qui s’arrête à un Schoko-Bons ? », interroge Emma Calvert, porte-parole du Bureau européen des unions de consommateurs (Beuc), chargée de la politique alimentaire. Twix : un seul doigt coupe-faim Même stratagème utilisé par le géant Mars : la portion correspond par exemple à un seul des deux doigts coupe-faim Twix. Par ailleurs, « les études montrent que c’est plus difficile pour le consommateur de faire le calcul au supermarché sans comparaison possible », rapporte Emma Calvert. « Pour appuyer leurs positions, les acteurs économiques se basent sur des études scientifiques qu’ils sponsorisent », regrette Serge Hercberg. Migros affirme ainsi avoir défini les portions de ses propres marques en se basant sur « les recommandations de la Société suisse de nutrition (SSN) », qui est en partie financée par les industriels. En tant que membre donateur, Migros lui verse autour de 5 140 euros par an. « Afin de garantir l’indépendance financière de la SSN, différentes sources de financement sont volontairement recherchées. Les cotisations des membres donateurs représentent au total seulement 12 % de nos recettes », se défend la SSN. Stéphane Besançon, professeur en santé publique au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam), a montré en 2023 dans le British Medical Journal que la probabilité qu’une étude ne soit pas favorable au Nutri-Score est vingt et une fois plus forte si les auteurs déclarent un conflit d’intérêts ou si elle est abreuvée par l’industrie agro-alimentaire : « Quand l’industrie finance, elle trouve les résultats qui lui conviennent. »

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    Monde Klaqos 2 weeks ago 100%
    « Nous ne sommes pas traités comme des citoyens » www.monde-diplomatique.fr

    Des badauds flânent sur la promenade du front de mer. Les petites filles sont tirées à quatre épingles, la plupart des femmes portent un hidjab, parfois du dernier cri : vert mordoré ou imitation peau de lézard. De puissants canots pneumatiques à moteur surchargés de familles entières dessinent des arabesques autour des ferrys d’où s’échappe la musique tonitruante des stars égyptiennes Amr Diab ou Akram Hosny. Poupées, reproductions d’AK-47 et grand sabre made in China : les marchands de jouets pour enfants font recette. Ça pourrait être dans n’importe quel pays arabe, et pourtant, nous sommes à Saint-Jean-d’Acre dans le nord d’Israël, un jour d’Aïd el-Fitr qui marque la fin du ramadan. Les Gazaouis vivent sous les bombes à deux cents kilomètres de là. Ici on court, on joue, on rit, on s’interpelle. Plus d’un citoyen israélien sur six, soit près de 1,7 million sur un total de 9,66 millions, est arabe (1). Les attaques du 7 octobre ont exacerbé les contrastes et les paradoxes de la situation que vivent les membres de cette communauté, qui se définissent souvent comme « Israéliens de citoyenneté mais Palestiniens d’identité ». Certains d’entre eux, bédouins pour la plupart, ont été tués ou pris en otage durant les raids du Hamas. D’autres ont joué un rôle décisif dans les secours (2). Pourtant leur malaise est grand face à la guerre contre Gaza — où beaucoup ont de la famille —, que leurs impôts financent. On aurait pu penser que les Arabes israéliens — dénomination officielle à laquelle nombre d’entre eux préfèrent l’expression « Palestiniens d’Israël » — se mobiliseraient pour leurs frères vivant dans l’enclave, comme ce fut le cas lors de la seconde Intifada en 2000 ou lors du soulèvement de mai 2021. Mais, en fait, pas vraiment. « Bien sûr qu’on a voulu manifester mais on en a été empêchés, soutient Mme Aida Touma-Suleiman, députée de Saint-Jean-d’Acre et membre du Front démocratique pour la paix et l’égalité (Hadash, communiste). Nous nous étions rassemblés à vingt-cinq dirigeants pour défiler à Nazareth. Les voitures de police ont bloqué notre cortège dès l’entrée de la ville et six d’entre nous ont été arrêtés. » Parfois dénoncés par leurs collègues juifs, des centaines de citoyens arabes ont été interpellés par les forces spéciales de la police, interrogés, placés sous surveillance ou même incarcérés sans procès pour avoir posté sur les réseaux sociaux des critiques, un extrait du Coran, un appel à prier ou des photographies en solidarité avec les Gazaouis. Malgré son immunité parlementaire, Mme Touma-Suleiman, violemment attaquée par l’extrême droite, a été exclue de la Knesset pendant deux mois pour avoir, dit-elle, « cité des témoignages de médecins de l’hôpital d’Al-Shifa à propos du bombardement de l’hôpital, de la mort du personnel médical et de l’odeur de phosphore dans l’air ». À Haïfa, M. Assaf Adiv, directeur exécutif du syndicat WAC-Maan, qui compte des adhérents arabes et juifs, cherche à expliquer une relative passivité : « Tout d’abord, ils ont peur. Ensuite, la majorité des membres de la communauté arabe estime que le Hamas est une force importante pour les Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie occupée mais ils n’ont aucune envie de perdre leur citoyenneté israélienne et les avantages qui en découlent. » Soixante-quinze ans après la fondation de l’État israélien, « ceux de 48 », autre surnom des descendants des 160 000 Palestiniens restés sur leur terre, sont désormais dix fois plus nombreux. Et pour bien comprendre pourquoi leur existence pèse sur l’avenir du pays dont ils sont citoyens, un retour en arrière s’impose. En 1948, devant la stratégie de terreur menée par les forces israéliennes, quelque 700 000 Palestiniens fuient ou sont expulsés de leur terre natale. « Deux des frères de mon grand-père sont morts durant la guerre de 1948. Lui est parti en Jordanie, d’où il a cependant pu revenir très vite ; mais ses terres lui avaient déjà été confisquées », raconte un militant du nord d’Israël qui préfère garder l’anonymat, dans cette période ultrasensible. À propos de cet exode, la Nakba (« catastrophe » en arabe), l’écrivain et député palestinien Émile Habibi évoquait un « événement qui a vidé nos esprits, effacé les souvenirs de notre mémoire et brouillé les contours de notre monde ». Cette « peur que cela se répète ne nous quitte jamais, pas un jour sans qu’on y pense », confie M. Basheer Karkabi, un cardiologue renommé de Haïfa. Elle détermine au quotidien jusqu’au comportement des Arabes israéliens. Le sentiment persiste que les autorités de Tel-Aviv n’ont jamais voulu l’égalité entre les citoyens. La déclaration d’indépendance prononcée par David Ben Gourion, le 14 mai 1948, affirme certes que « l’État assurera une complète égalité des droits sociaux et politiques à tous ses citoyens, sans distinction de croyance, de race et de sexe ». De fait, si le retour à la terre natale est interdit à ceux qui ont fui ou ont été chassés en 1948, et si, à la différence de la population juive, les Arabes israéliens vivent sous un régime d’administration militaire jusqu’en 1966, ils peuvent voter et se présenter aux élections. La Cour suprême — qui peut être saisie par tous les citoyens — protège ces droits. Le nouvel État, du reste, fait de l’arabe une langue officielle. Chaque communauté possède par ailleurs, comme sous l’Empire ottoman, sa propre juridiction pour les questions civiles (mariage, héritage et divorce) et religieuses — ce qui, dans les faits, fragmente une population arabe composée de musulmans (83 %), de Druzes (9 %) (soumis à la conscription, à la différence des autres) et de chrétiens (8 %)… En droit, un basculement intervient lorsqu’en 2018 le premier ministre Benyamin Netanyahou fait voter une loi fondamentale définissant « Israël comme l’État-nation du peuple juif ». L’esprit « égalitaire » de la déclaration de 1948 semble ainsi annihilé. Le « développement de l’implantation juive » devient « une cause nationale » à promouvoir. La langue arabe, jusqu’alors officielle, ne bénéficie plus que d’un simple « statut spécial ». Saisie, la Cour suprême valide ces dispositions. Selon elle, la loi ne méconnaît pas le principe d’égalité dès lors qu’elle ne retire aucun droit aux non-Juifs. Son adoption incite tout de même les Arabes israéliens à se joindre au « soulèvement pour la dignité » de mai 2021. Né à Jérusalem, le mouvement fait tache d’huile dans les territoires occupés et les villes mixtes en Israël. En première ligne, Lod, au sud-est de Tel-Aviv. Deux manifestants arabes y sont tués ainsi qu’un Juif. L’état d’urgence est décrété dans cette ville de 83 000 habitants dont 30 % sont d’origine palestinienne. Un « tournant », aux yeux de Mme Fida Shehade, conseillère municipale pendant cinq ans et témoin de la « radicalisation des Juifs suprémacistes de droite, armés par leur ministre [Itamar] Ben-Gvir [chargé de la sécurité nationale], qui multiplient les exactions, incendient [leurs] maisons et voitures sur fond de corruption, de trafic de drogue et d’armes ». Ces extrémistes ont pour mission de « judaïser » la ville avec le renfort de colons venus de Cisjordanie occupée. Marginalisée au sein de l’équipe municipale, Mme Shehade a choisi de ne pas se représenter aux élections locales de février 2024. Et, par précaution, elle a installé huit caméras de surveillance autour de sa maison. La féministe qu’elle est n’a cependant pas renoncé à s’engager. Elle privilégie désormais le militantisme associatif, contre le « système patriarcal dominant ». Elle dit en effet avoir « perdu espoir à cause des hommes arabes qui ne s’engagent pas assez dans la politique ». Or, souligne- t-elle, « si vous ne pouvez pas parler de politique, vous parlez de religion ». Depuis au moins dix ans, « le registre islamique imprègne de plus en plus le nationalisme palestinien », confirme M. Semaan Ihab Bajjali, prêtre grec orthodoxe à l’église de l’Annonciation de Nazareth. Fondé en 1971, le Mouvement islamique compte désormais deux branches qui se disputent les faveurs de la communauté. La première, le Mouvement islamique « du nord », refuse un système politique dominé par les Israéliens et rejette toute participation électorale. « En 2015, notre mouvement a été interdit par les autorités, qui nous ont mis sous pression à tous les niveaux, social, politique et économique. Nous devions par exemple constamment payer de nouvelles taxes pour nos institutions, raconte le cheikh Saleh Lutfi, qui dirige un centre social à Umm Al-Fahm. Nos membres sont constamment interpellés et interrogés. Beaucoup d’entre eux sont en prison. Et depuis le 7 octobre, c’est pire. Les Israéliens ne nous traitent pas comme des citoyens, c’est une relation d’occupants à occupés. » Pour autant, reconnaît-il, « 20 % des mosquées sont financées par le gouvernement ». malgré soixante-quinze ans de cohabitation, seuls 5 % des juifs mariés le sont avec des non-juifs La branche dite « du sud », Raam, participe, elle, aux élections. Dirigée par M. Mansour Abbas, elle a rejoint la Liste unifiée entre Arabes et Juifs (composée de candidats communistes du Hadash, de nationalistes du Taal et du Balad, et d’islamistes de Raam), qui obtient treize députés aux législatives de mars 2015 et devient la troisième formation à la Knesset derrière le Likoud et les travaillistes (3). Mais, en 2021, M. Abbas fait cavalier seul et quitte cette liste unifiée qui se sera maintenue bon an mal an près de sept ans. Les quatre députés de sa formation intègrent alors — c’est une première — la majorité parlementaire, une coalition hétéroclite allant d’un extrême à l’autre, mise sur pied par le premier ministre colon Naftali Bennett pour faire tomber M. Netanyahou. « Mansour Abbas admet volontiers des préoccupations communes avec les partis juifs religieux et la droite conservatrice, relève l’historien Jean-Pierre Filiu dans un récent ouvrage (4). Il s’inscrit dans la droite ligne de la Mujamma de Cheikh Yassine [une organisation caritative créée par le fondateur du Hamas à Gaza en 1973], qui préférait il y a un demi-siècle collaborer avec les autorités israéliennes plutôt qu’avec les nationalistes palestiniens. » Les Arabes israéliens furent toutefois les grands absents des cortèges de 2023. Les centaines de milliers de manifestants juifs n’ont pas vraiment cherché à les inclure lorsqu’ils ont défilé contre le projet de réforme judiciaire de M. Netanyahou. Les Arabes n’ont pas non plus — ou très rarement — participé aux grands rassemblements qui ont suivi les attaques du 7 octobre pour obtenir la libération des otages et la démission du premier ministre. Cette discrétion n’est pas nouvelle. Elle s’inscrit dans un long processus d’érosion qui affecte la participation de cette minorité à la vie électorale de son pays. Au plus haut, en 1955, 91 % de ses membres votaient ; au plus bas, en 2021, ils n’étaient plus que 44,6 %. Cela se ressent à la Knesset. Occupant jusqu’à quinze sièges, actuellement dix, ces députés arabes font montre d’une certaine impuissance à contrer les discriminations subies par leur électorat, en particulier dans le domaine foncier, clé de voûte du système de ségrégation appliqué aux Arabes israéliens. Dans la petite ville de Maghar, depuis le toit-terrasse de la maison de M. Ayman Whip on dispose d’une vision d’ensemble. Au premier plan, les maisons du quartier. Puis une étendue de champs, dont certains propriétaires, arabes, ont été expropriés, tandis que d’autres se sont vus interdire d’y cultiver le zaatar (un mélange d’épices à base de thym) : afin que « les coopératives juives de la région [en] gardent l’exclusivité », selon la conseillère municipale druze Noha Bader ; pour « éviter la surexploitation anarchique des terres », selon un agronome juif israélien. Au troisième plan, sur le flanc de la colline rocheuse, des bulldozers creusent une large saignée de terre ocre. L’emplacement de la future route, qui mènera à son sommet et permettra d’accéder aux centaines de nouveaux logements pour des Juifs ceinturant Maghar et les villages environnants. Mis sur pied dès la création d’Israël, le système juridique, complexe, décide de qui peut vivre où, et permet l’expropriation des descendants de « Palestiniens de 1948 ». Des centaines de localités ont ainsi été détruites et rayées de la carte. Leurs noms et populations judaïsés. Plus de 150 000 hectares ont été confisqués aux Arabes au profit des agglomérations juives. Toujours situées en surplomb des villages arabes dont Israël souhaite limiter le développement, ces constructions entravent toute perspective et s’imposent au regard, comme une présence définitive. En 1976, une grève générale pour protester contre l’expropriation de nouvelles terres et la dépossession de la population locale avait fait l’objet d’une sanglante répression. La police avait alors tué six manifestants arabes. Si chaque année, le 30 mars, la « journée de la terre » commémore ce drame, rien n’a vraiment changé. La prophétie formulée en 1980 par Itzhak Shamir — alors ministre des affaires étrangères — semble s’être réalisée : « La Galilée [région du nord d’Israël] ne sera pas la Galilée des goïm [“gentils”, ou non-juifs], mais celle des juifs (5). » Du même toit-terrasse, en lisière de la ville, on aperçoit trois grandes et imposantes nouvelles maisons : des constructions illicites édifiées par des voisins arabes. « Voilà des années que les autorités refusaient de leur accorder un permis. La terre est très chère et il n’y en a quasiment pas à vendre. Alors ils ont décidé de passer outre. ‘‘Ce sont nos champs d’oliviers, on fait ce qu’on veut dessus’’, disent-ils, raconte M. Whip. Ils risquent de grosses amendes et surtout que les autorités donnent l’ordre de démolir. » Pour se prémunir, l’un des propriétaires a d’ailleurs déployé un large drapeau israélien sur la façade de la maison. Les localités arabes manquent aussi de terrains pour construire des établissements scolaires. « Nous avons six écoles primaires, deux collèges et deux lycées. Le premier collège, nous l’avons construit sans autorisation car nous ne pouvions plus attendre ! », raconte Mme Bader, qui a fait de l’éducation la priorité de son mandat au conseil municipal de Maghar. Pharmacienne, Mme Lamis Mousa est l’une des quatre Arabes (sur dix-sept membres) à siéger au conseil municipal de Nof HaGalil, la ville juive édifiée en surplomb de Nazareth. Elle y a acheté une maison, et d’autres familles de classes moyennes voire aisées l’ont rejointe au fil des années. Faute d’école arabe dans cette cité, « nous devons envoyer nos enfants chez les missionnaires de Nazareth et même, pour un petit nombre d’entre eux, dans les établissements arabes des villages environnants, explique Mme Mousa, car la demande d’ouvrir une structure adaptée aux besoins de la population arabe n’a pas été approuvée. Sans doute du fait d’une décision gouvernementale, en plus de la pression exercée sur le maire par les groupes racistes de la ville ». Ce déficit d’écoles a aussi des implications pour les enseignants : chaque année, ce sont des centaines d’instituteurs et de professeurs arabes qui intègrent le système éducatif juif, où ils enseignent en hébreu. Ils constitueraient désormais 3 % du corps enseignant. Une situation également paradoxale du côté des élèves car, explique M. Adiv, « d’un côté, depuis dix ans, nous avons un gouvernement de plus en plus à droite, qui exprime haut et fort sa haine des Arabes et menace de s’en débarrasser. D’un autre côté, ce même gouvernement a, sous la direction de Netanyahou, investi des milliards dans les infrastructures et l’éducation dans les communautés arabes, en atteignant un niveau d’investissement sans précédent de la part de n’importe quel gouvernement auparavant. Avant même l’adoption du “plan quinquennal 922” en 2016, l’État a élaboré un programme visant à promouvoir et à encourager l’intégration des étudiants arabes dans le système d’enseignement supérieur israélien (6) ». Cela a permis de doubler le pourcentage de femmes d’origine palestinienne titulaires d’un premier diplôme en l’espace de dix ans. Beaucoup d’Israéliens parlent même de « révolution » dans l’enseignement supérieur. Malgré l’examen d’entrée à l’université en hébreu, toujours plus difficile pour les étudiants non hébréophones, la proportion de ces derniers préparant un premier diplôme dans les universités et autres établissements du supérieur israéliens a doublé, passant de 22 268 en 2010 à 47 936 en 2021, tandis que le nombre d’Arabes préparant un deuxième diplôme a plus que triplé, passant de 3 270 à 11 665 au cours de la même période. Un deuxième plan quinquennal, doté d’un budget de près de 10,8 milliards de dollars, a été adopté en 2021 par le gouvernement de MM. Bennett et Yaïr Lapid. « Mais à la suite de la guerre à Gaza, le gouvernement israélien actuel a procédé à des coupes dans le budget de l’État [en février 2024], dont des réductions disproportionnées sur les budgets alloués aux citoyens arabes », regrette M. Adiv. Arabes et Juifs grandissent aujourd’hui dans des établissements séparés car le système éducatif primaire et secondaire se répartit selon quatre catégories : écoles publiques juives laïques (3 à 18 ans), écoles juives religieuses, écoles arabes, écoles ultraorthodoxes juives. Désormais, « c’est souvent à l’université qu’Arabes et Juifs se rencontrent pour la première fois », note M. Karkabi. Une enseignante à l’Université hébraïque de Jérusalem qui souhaite préserver son anonymat nuance : « Il y a peu d’interactions entre les étudiants juifs et arabes, et, depuis le 7 octobre, c’est encore plus marqué. » Malgré soixante-quinze années de cohabitation, seuls 5 % des Juifs mariés le sont avec des non-Juifs, un pourcentage qui monte à 42 % dans la diaspora (7). En 2015, au nom de la préservation de la « pureté juive », les autorités ont interdit aux lycées l’étude du roman hébreu de Dorit Rabinyan Gader Haya (Am Oved, Tel-Aviv, 2014) (8), qui raconte la liaison d’une Juive israélienne avec un Palestinien. Enquêter sur la situation des Arabes en Israël, c’est rapidement entendre votre interlocuteur juif israélien invoquer un certain nombre de réussites individuelles : l’économiste Samer Haj-Yehia, qui pilote à Tel-Aviv le conseil d’administration de la banque Leumi depuis 2019 ; le juge Khaled Kabub à Jérusalem, qui siège aux côtés de quatorze pairs juifs à la Cour suprême ; ou encore Mme Mouna Maroun à Haïfa, première Arabe, chrétienne, élue rectrice d’une université israélienne. Derrière ces success stories, la réalité demeure cependant moins radieuse, malgré quelques progrès. Un système judiciaire parallèle dominé par des chefs tribaux et des cheikhs En 2022, on estimait que 40 % des familles arabes en Israël vivaient sous le seuil de pauvreté. Et le fossé est grand entre le salaire moyen d’un Juif israélien, 14 035 shekels (3 467 euros) et celui d’un Arabe israélien (8 973 shekels). Rares sont les personnes d’origine palestinienne qui occupent des postes d’encadrement : en 2019, 4,9 % des hommes, contre 12,8 % côté juif (respectivement 2 % et 5,7 % pour les femmes) ; la représentation des Arabes dans les conseils d’administration des entreprises s’améliore, elle est passée de 1,2 % en 2000 à 12 % en 2018. De même, en vingt ans, le pourcentage de fonctionnaires arabes israéliens a triplé, passant de 4,8 % à 13,2 %. « Pour ce qui est de la santé et de l’université, on est plus ou moins à égalité, considère M. Karkabi, par exemple, il y a 25 à 30 % d’Arabes israéliens dans le corps médical et une forte présence aussi dans la police, mais tout ce qui touche directement ou indirectement à l’armée nous est barré. » Aux inégalités de revenus et en matière d’accès aux postes de responsabilité s’ajoute une insécurité plus grande pour les citoyens israéliens d’origine palestinienne. En 2023, rapporte l’organisation pour l’égalité des droits Abraham Initiatives, 222 parmi eux ont été tués, soit quasiment le double par rapport à 2020 (9). À la suite de la mort de son ami d’enfance, tombé sous une balle tirée à bout portant dans leur ville natale de Lod, le rappeur et militant Tamer Nafar a sorti un tube, Go There, sur le thème de la violence et de la criminalité dans sa propre communauté. Depuis 2000, on estime à 1 574 le nombre d’Arabes israéliens tués, 68 par la police et 1 506 par d’autres citoyens arabes. Deux tiers de ces drames résultent de luttes entre organisations criminelles ou de vendettas entre clans et familles. Seuls 10 % des incidents criminels entre Arabes donnent lieu à des enquêtes de police et très peu d’entre eux aboutissent à la traduction en justice d’un suspect. La négligence des forces de l’ordre se combine à une autre explication, selon M. Adiv : « La nette tendance de la population arabe à s’isoler de l’État. Ce phénomène s’est accentué après la seconde Intifada, à partir de l’année 2000. Il a permis la création d’un système judiciaire parallèle, dominé par des chefs tribaux ou des cheikhs, et fondé sur l’idée, au cœur des forces militantes nationalistes et islamiques qui dominent la rue depuis deux décennies, que ceux qui collaborent avec la police ne font plus partie de notre communauté. » Pour prendre le pouls de la communauté arabe, il faut aussi se déplacer à Haïfa, souvent présentée comme un exemple de coexistence entre citoyens juifs et d’origine palestinienne. À quelque cent quarante kilomètres à vol d’oiseau de la frontière libanaise, la ville est à portée des tirs de roquettes du Hezbollah, qui se multiplient ces derniers mois. Plusieurs centaines d’habitants, Arabes et Juifs, ont, ensemble, entrepris de faire l’inventaire des abris, de les inspecter et de les remettre en état. « Le 7 octobre n’a pas fait exploser le modèle de Haïfa, qui n’était tout de même pas idéal avant, juge M. Karkabi, membre du forum « Haïfa for us all » (« Haïfa pour nous tous »), mais il a abîmé ceux qui avaient foi dans la coexistence. » Des parents juifs ont notamment retiré leurs enfants du projet expérimental d’école mixte (financé à 90 % par l’État, à 10 % par les parents), dont il n’existe que trois unités dans le pays. Début juin, M. Yona Yahav, le nouveau maire (ex-travailliste) de la ville, a suggéré aux manifestants arabes d’aller défiler à Jérusalem plutôt qu’à Haïfa afin de ne pas perturber la tranquillité de sa cité ; et, au lieu de blâmer le comportement brutal de la police, il a accusé les manifestants de scander des slogans anti-israéliens. En réponse de quoi M. Karkabi ainsi que trente autres citoyens (juifs et arabes) ont signé une lettre publique dénonçant cette prise de position. Le cardiologue le déplore, « 7 octobre ou pas, au niveau national, l’ensemble du spectre politique penche de plus en plus à droite et je crains que cela n’épargne pas Haïfa ».

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    forumlibre
    Forum Libre Klaqos 2 weeks ago 100%
    [Voix que j'aime bien] Vladimir Jankélévitch, philosophe https://m.youtube.com/watch?v=yDnL6r6ozBg&pp=ygUUSmFua8OpbMOpdml0Y2ggdmlkZW8=

    J'ai un peu du mal à adhérer à sa philosophie mais en revanche pour moi c'est une sorte de rappeur avec 50 punchlines secondes, un débit de mitraillette et une richesse verbale assez hallucinante en toute décontraction. Autre vidéo, une conférence sur Bergson où plus à l'aise car monologue on perçoit mieux les intonations et flexions : https://youtu.be/0aeXqS9GEAo?si=4spCD9sTPCjMtBFA

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    monde
    Monde Klaqos 2 weeks ago 100%
    Économie Le monde tente de freiner la déferlante de l’acier chinois à bas coût www.lemonde.fr

    La Chine ne sait plus quoi faire de son acier. Avec une consommation intérieure en berne, liée à la crise de l’immobilier et à l’arrêt de nombreux chantiers, elle ne peut maintenir sa gigantesque production qu’en exportant massivement vers le reste du monde. Selon les prévisions du cabinet Kallanish Commodities, basé à Londres, les exportations devraient augmenter de 5,8 % en 2024, et atteindre leur plus haut niveau depuis 2016. L’Asie, le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Amérique latine devraient absorber 12 % de la production chinoise en 2024 (contre 6 % en 2022). Pour un pays qui produit la moitié de l’acier mondial, soit plus de 900 millions de tonnes, ces pourcentages se traduisent par des volumes colossaux. Il écoulera cette année dans le monde près de 100 millions de tonnes d’acier, l’équivalent des deux tiers de la production européenne. Cette déferlante s’ajoute à celle des véhicules électriques, des batteries, des panneaux solaires ou des éoliennes et qui résulte de la faiblesse de la demande intérieure du géant asiatique. « La surproduction sidérurgique chinoise est devenue un problème mondial », s’inquiète Axel Eggert, directeur général d’Eurofer, l’association qui représente les intérêts des sidérurgistes européens. « Dumping chinois » De nombreux pays cherchent à s’en protéger en érigeant des barrières douanières. Le Canada a annoncé, fin août, une surtaxe de 25 % sur l’acier et l’aluminium en provenance de Chine, à compter du 15 octobre. En guise de rétorsion, Pékin a lancé, mardi 3 septembre, une enquête antidumping sur le colza canadien. Les droits de douane brésiliens ont aussi été rehaussés à 25 % au printemps. Quatrième producteur mondial, Nippon Steel a réclamé au gouvernement japonais, fin août, des mesures similaires. Le Vietnam, qui a vu ses importations d’acier chinois doubler en un an, a lancé en juin une enquête antidumping. Mais une hausse des tarifs douaniers ne suffit pas toujours à limiter les dégâts. Au Chili, l’aciérie Huachipato (2 700 salariés), a annoncé il y a un mois la suspension de ses activités en raison de difficultés financières, malgré la décision des autorités chiliennes de surtaxer temporairement l’acier chinois de 25 % à 34 %. Une décision justifiée par « l’intensification du dumping chinois » qui l’empêchait de maintenir des prix compétitifs. En 2023, 10 millions de tonnes d’acier chinois ont déferlé sur l’Amérique latine, soit un bond de 44 % par rapport à l’année précédente. « La surproduction chinoise s’écoule partout dans le monde, observe Tomas Gutierrez, analyste au cabinet Kallanish Commodities, alors que pendant la dernière crise de 2015, l’Asie du sud-est en avait absorbé la quasi-totalité car sa production était faible. » La hausse des exportations chinoises se concentre toutefois au Moyen-Orient et en Asie du sud-est, où la demande est la plus dynamique. « Mais elles touchent aussi l’Europe par ricochets, car elles inondent les pays tiers comme la Corée du Sud, le Japon ou Taïwan, ce qui oblige leurs industriels à écouler leur production chez nous », note Axel Eggert. Eurofer exige de Bruxelles une hausse des tarifs douaniers qui s’applique à tous les pays enregistrant une surproduction. « La Chine ne représente que 2 % à 3 % des importations sidérurgiques européennes, relativise Marcel Genet, fondateur de la société Laplace Conseil, ses prix très compétitifs nous menacent surtout parce qu’ils rognent nos parts de marché à l’international. » L’expert cite l’exemple de l’Indonésie « qui achetait beaucoup aux Pays-Bas avant de se tourner vers la Chine, dont la production est 20 % moins cher et de bonne qualité. » Baisse des coûts En un an, les cours mondiaux de l’acier ont chuté de 13 %. « La quasi-totalité de l’industrie chinoise ne génère aucune trésorerie opérationnelle, voire perd de l’argent », constatent les analystes de Goldman Sachs dans un rapport publié début août. Le groupe chinois Angang Steel Co a publié, lundi 2 septembre, une perte de 140 millions de dollars (127 millions d’euros) au deuxième trimestre 2024. Hu Wangming, le président du plus grand producteur d’acier au monde, le chinois Baowu Steel Group, prévenait mi-août que la demande mondiale entrait dans un « rude hiver », « plus long, plus froid et plus difficile à supporter que ce que nous avions prévu ». « Les conditions actuelles du marché ne sont pas viables : la production excédentaire de la Chine par rapport à la demande se traduit par des marges très faibles et des exportations agressives », s’est inquiété le géant européen ArcelorMittal le 1er août, lors de la publication de ses comptes semestriels, ajoutant que « les prix de l’acier en Europe et aux États-Unis sont inférieurs au coût marginal ». La baisse des prix ne fait pas que des perdants. Elle améliore la compétitivité de nombreux industriels gourmands en acier : mâts d’éoliennes, véhicules électriques, parcs de panneaux solaires… L’acier représente par exemple 10 % du coût de production d’une automobile. Dans une étude publiée en août, deux économistes du Fonds monétaire international (FMI), Lorenzo Rotunno et Michele Ruta, ont calculé que les exportations de voitures chinoises ont bondi de 3,5 % grâce à une hausse des subventions accordées aux producteurs sidérurgiques du pays entre 2015 et 2022. « La crise pourrait être longue, car la croissance chinoise va être moins consommatrice d’acier et Pékin ne semble pas décidé à réduire significativement sa production », prédit Tomas Gutierrez. Contrairement à la précédente crise de 2015, Pékin ne lancera pas de grands projets d’infrastructure pour soutenir la demande. « La surcapacité de production mondiale d’acier devrait devenir de plus en plus problématique dans les années à venir », a averti l’Organisation de coopération et de développement économiques dans un rapport publié en juin, ajoutant que « les investissements dans de nouvelles capacités de production se poursuivent à un rythme soutenu alors que la demande mondiale d’acier reste atone ».

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